Thèse soutenue

Impact du microbiote intestinal sur le développement du neuropaludisme

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Auteur / Autrice : Jérémy Alloo
Direction : Sylviane Pied
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire
Date : Soutenance le 18/01/2024
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'infection et d’immunité de Lille
Jury : Président / Présidente : Boualem Sendid
Examinateurs / Examinatrices : Corinne Grangette, Gérard Eberl, Anne-Judith Waligora-Dupriet
Rapporteurs / Rapporteuses : Agnès Aubouy, Jean-Paul Coutelier

Résumé

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Le neuropaludisme (NP) est une maladie neuroinflammatoire parasitaire due à une infection à Plasmodium (P.) falciparum. Le processus neurophysiopathologique est principalement lié à la séquestration d'érythrocytes infectés par un parasite dans des micro vaisseaux cérébraux et à l'activation d'astrocytes et de cellules microgliales, ce qui crée un environnement neurotoxique par la production de médiateurs pro-inflammatoires et le recrutement au cerveau de lymphocytes pathologiques TCD8. Des découvertes récentes sur l'axe intestin-cerveau démontrent l'importance du microbiote intestinal dans la modulation de l'inflammation cérébrale dans différents contextes neuropathologiques auto-immuns tels que l'Alzheimer ou la sclérose en plaques qui partagent des similitudes avec les mécanismes inflammatoires impliqués dans le NP. Nous montrons ici que la dysbiose du microbiote intestinal inhibe le développement du NP. En effet, les souris sensibles au NP avec un microbiote intestinal altéré dû au traitement par un cocktail d'antibiotiques sont protégées contre le NP induit par une infection par P. berghei ANKA. L'analyse NGS du microbiote intestinal a montré un changement dans la composition du microbiome chez les souris infectées et traitées infectées. Ce changement est lié à l'intégrité de la barrière hémato-encéphalique et de la barrière intestinale. En effet, les akkermensia et les parabacteroides, connues pour leurs propriétés anti-inflammatoires, étaient parmi les plus touchées chez les souris résistantes au NP. De plus, l'analyse RTq-PCR des cytokines proinflammatoires et de l'expression des gènes des chimiokines a montré une réduction de la réponse inflammatoire. En outre, l'analyse cytométrique en flux des astrocytes et des microglies a confirmé la diminution de leur phénotype inflammatoire au cours de la dysbiose chez les souris infectées de la même façon que chez les souris résistantes au NP. Ensemble, ces résultats suggèrent que la composition du microbiote intestinal peut contrôler l'inflammation du cerveau en modulant l'activité des cellules gliales pendant le neuropaludisme.