Thèse soutenue

Les mosquées et mausolées de Tombouctou : des formes de patrimonialisation juxtaposées.

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Auteur / Autrice : Hadizatou Traoré
Direction : Jean-Paul ColleynAnne Doquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Soutenance le 21/12/2023
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Saskia Cousin
Examinateurs / Examinatrices : Saskia Cousin, Oumar Kamara Ka, Anaïs Leblon
Rapporteurs / Rapporteuses : Saskia Cousin, Oumar Kamara Ka

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Initiés par les écrits anciens des érudits musulmans du moyen âge, nourris par les écrits des explorateurs, réactivé par les touristes et par les Tombouctiens eux-mêmes, les mythes entretenus autour de Tombouctou ont valu à ville un rayonnement international et à certains de ces édifices le statut de patrimoine mondial de l’humanité. L’observation d’un décalage considérable entre les discours et les pratiques effectives autour des mausolées classés a constitué le point de départ de cette thèse, qui met en lumière les conditions et les modalités de la coexistence de deux formes de patrimonialisation. Un ensemble d’attitude et de liens de la population de Tombouctou à son patrimoine avant que ne s’invitent dans sa gestion des acteurs nationaux et internationaux y sont rassemblés sous le terme de « patrimonialisation endogène». En 1987 et 1992, l’Etat malien et de l’Unesco se sont greffés sur cette gestion collective de longue date à travers le classement de mosquées et de mausolées au patrimoine mondial et au patrimoine national. La thèse examine les différentes définitions, perceptions et représentations des mosquées et mausolées, de même que celui des rapports et usages qu’ont et que font les individus de ces édifices surtout au niveau local. Elle détermine ensuite les statuts, rôles et usages concurrents de la panoplie d’acteurs (locaux, nationaux, internationaux) qui gravitent autour de ce patrimoine. La première partie de la thèse met au jour l’ensemble de pratiques et de rapports aux édifices religieux qui présidaient au classement de l’Unesco. La deuxième suit l’intégration dans le patrimoine culturel des lieux de culte musulman que sont les mosquées et mausolées et éclaire l’attachement aux édifices religieux résultant d’interférences entre les identités religieuses et culturelles. La troisième partie analyse la superposition des deux régimes patrimoniaux et les stratégies de négociation ainsi les enjeux de pouvoir religieux, politiques, économiques et socioculturels qu’elle sous-tend. L’examen de la juxtaposition des formes de patrimonialisation éclaire le dynamisme d’un patrimoine religieux qui, loin de se limiter à une simple conservation d’éléments du passé, s’adapte aux réalités contemporaines de la ville et y prend de nouveaux sens.