Thèse soutenue

Science et artifice dans l’œuvre érotodidactique d’Ovide. Enjeux épistémologiques, éthiques et esthétiques de la réévaluation du concept d’ars dans l’Ars amatoria, les Remedia amoris et les Medicamina faciei femineae

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Auteur / Autrice : Dimitri Mézière
Direction : Hélène Casanova-Robin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance le 07/11/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Rome et ses renaissances. Art, archéologie, littérature, philosophie (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Christophe Jolivet
Examinateurs / Examinatrices : Luigi Galasso
Rapporteurs / Rapporteuses : Katharina Volk, Bénédicte Delignon

Résumé

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La notion d’ars est au fondement de l’œuvre érotodidactique d’Ovide. Polysémique, elle embrasse un large sémantisme qui oscille entre les sens de « science », de « technique », et ceux d’ « adresse », d’« artifice ». En lisant l’Ars, les Remedia et les Medicamina sous l’unique prisme du badinage, on a souvent nié qu’il existait une science dans l’enseignement du praeceptor et l’on a principalement envisagé l’artifice au travers de son effet humoristique. Cette thèse étudie le concept d’ars au sein des trois poèmes et vise à réévaluer l’œuvre érotodidactique d’Ovide à partir de ce pour quoi elle a été paradoxalement dépréciée : son manque de scientificité et son excès d’artificialité. Notre étude part du constat qu’en l’espace de plusieurs centaines de distiques se succèdent des préceptes qui prétendent enseigner un savoir. La première partie de notre enquête s’attache à appréhender la forme et la nature du savoir du praeceptor amoris, d’une part en le re-contextualisant dans le développement des artes à la fin de la République et au début de l’Empire et, d’autre part, en envisageant l’habileté technique et rusée comme un mode de connaissance. Une étude spécifique est ensuite consacrée à la médecine et à la magie dans les Remedia et les Medicamina au sein desquels le paradigme de l’ars médicale détient une fonction centrale. Une troisième partie examine successivement les trois règles de l’ars dégagés (modus, decorum, dissimulatio) et souligne les liens de parenté avec les principes issus de la rhétorique. Est enfin analysée la façon dont Ovide revalorise l’artifice, au travers de son effet illusionniste, et place celui-ci au cœur d’une vision du monde et de la poésie.