De la mandorle aux nuages dans l'art de la Renaissance italienne
Auteur / Autrice : | Clémence Legoux |
Direction : | Philippe Morel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 26/11/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire de l'art (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Guillaume Cassegrain |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Morel, Guillaume Cassegrain, Frédéric Cousinié, Anne-Laure Imbert, Anne-Orange Poilpré, Bertrand Cosnet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Cassegrain, Frédéric Cousinié |
Résumé
Cette thèse vise à expliquer l’usage et la signification de la mandorle dans l’art italien jusqu’au début du XVIe siècle. Il s’agit d’une part de comprendre que la mandorle-glorieuse est une manifestation de l’essence divine dans l’art byzantin et carolingien. Elle est alors attribuée uniquement au Christ. Or au XIVe siècle, la Vierge, puis les saints se voient englobés dans une gloire externe symbolisée par une mandorle. Il n’est plus question alors d’une confrontation avec le prototype divin mais de la représentation de l’expérience visionnaire vécue par certains saints. C’est à partir du XIVe siècle avec Giotto que s’opère le passage d’une mandorle abstraite et géométrique à une mandorle minérale, végétale et atmosphérique. Progressivement les nuages vont déposséder la mandorle de sa signification. D’autre part, il s’agit d’étudier la mutation qui s’opère entre les Vierges portant l’image du Christ dans un médaillon et celles qui portent le Christ dans une mandorle-utérine. La réflexion s’ouvre sur les liens entre cet utérus et les illustrations des ouvrages médicaux sur la grossesse et l’anatomie féminine. Cette mandorle utérine est alors réemployée pour le Père dans les scènes de l’Assomption et de l’Immaculée Conception. La mandorle devient alors une métaphore visuelle de la matrice divine, évoquant à la fois le lieu divin eschatologique que les fidèles chrétiens souhaitent rejoindre après leur mort, mais aussi le lieu divin dans lequel la création est formée. Les nuages et la lumière en remplaçant la mandorle deviennent alors des lieux propices aux formes inchoatives, à la naissance et au surgissement, remplaçant de ce fait la mandorle matricielle.