La collection d'Ernest Grandidier au Louvre (1870-1915) : voir, comprendre, donner à voir la porcelaine chinoise
Auteur / Autrice : | Lucie Chopard |
Direction : | Rossella Froissart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 22/10/2021 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Savoirs et pratiques du Moyen Âge à l'époque contemporaine |
Établissement de préparation de la thèse : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Pascal Griener |
Examinateurs / Examinatrices : Natacha Coquery, Jean-François Luneau, Béatrice Quette, Claire Déléry | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Natacha Coquery, Jean-François Luneau |
Mots clés
Résumé
En 1894, une collection de plus de trois mille pièces, déjà célèbre à Paris, entre au Musée du Louvre : il s'agit de la collection d'Ernest Grandidier (1833-1912). La nature des objets qui la composent — des porcelaines chinoises — et le rôle que le collectionneur entend continuer de jouer auprès de sa collection — il exige d'en devenir le conservateur — la distinguent des autres libéralités qui affluent au musée sous la Troisième République. De l'installation de sa collection à l'entresol de la Grande Galerie en 1895, à sa mort en 1912, Grandidier n'aura de cesse, au musée, d'enrichir ses vitrines et de veiller sur ses objets.Notre approche ne consiste pas en une expertise sur les céramiques réunies par Grandidier, mais en une étude de cet objet qu'est sa collection dans son contexte qui se décline autour de la question de la perception, et donc du regard. L'interaction complexe entre ces porcelaines, identifiées comme la culture matérielle d'un pays éloigné, et la seconde moitié du XIXe siècle français, est ainsi examinée à la lumière de l'histoire d'une collection, des conditions de son installation au Louvre et du regard français sur la porcelaine de Chine à cette période. Ce que révèle l'histoire de la collection Grandidier, c'est que bien que son créateur soit engagé dans une démarche spécifique vis-à-vis de la porcelaine de Chine — sa datation et son classement —, il ne reste pas insensible aux discours artistiques et critiques de son temps. Il relie les recherches sinologiques de la période, principalement tournées vers la philologie, aux Expositions universelles, ou encore les missionnaires lazaristes aux travaux de l'Union centrale des arts décoratifs (UCAD) en faveur de l'union de l'art et de l'industrie. En effet, le collectionneur défend sa donation en présentant sa collection comme un outil d'enseignement dans deux domaines : celui de l'histoire de la porcelaine chinoise et celui de l'industrie. Nous souhaitons interroger ces deux justifications afin de préciser la réception de ces objets par le collectionneur et ses contemporains.