Thèse soutenue

Faire compter la musique. Comment recomposer le live à travers le numérique (Sofar Sounds, 2017-2020)
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Auteur / Autrice : Loïc Riom
Direction : Antoine Hennion
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences, technologies, sociétés
Date : Soutenance le 18/06/2021
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale SDOSE (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de sociologie de l'innovation (Paris)
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....)
Jury : Président / Présidente : Dominique Pasquier
Examinateurs / Examinatrices : Antoine Hennion, Jean-Samuel Beuscart, Anthony Pecqueux
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Paul Fourmentraux, Will Straw

Résumé

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Sofar Sounds est une organisation qui produit « des concerts secrets dans des lieux insolites » dans plus de 400 villes autour du monde. Face à la montée en puissance des plateformes de streaming, le gigantisme de l’industrie du live et ce qu’ils identifient comme une dévaluation de la musique, Sofar Sounds s’est donné pour mission de créer des espaces pour faire compter la musique. Cette thèse vise à saisir cette entreprise, en rendant compte de la façon dont Sofar Sounds met en forme la musique, son public, leurs relations et le monde qu’ils nécessitent. Pour ce faire, cette thèse s’appuie sur une enquête ethnographique menée de 2017 à 2020 entre Paris, Genève et Londres. Au croisement des études sur les musiques populaires, de la sociologie économique et des études sur les sciences et les techniques, cette thèse décrit ce qui se passe lors d’une soirée Sofar Sounds. L’enquête s’applique à suivre les ramifications qui se dessinent à partir de ces soirées. Les différents chapitres décrivent successivement la manière dont les musiciens jouent de la musique, la création d’un public, l’organisation des soirées, la transformation des lieux en salle de concert, la production des vidéos des concerts, la rémunération des artistes et le développement de l’entreprise en start-up soutenue par des fonds de capital-risque. Je montre ainsi que l’organisation des soirées réinterroge non seulement ce qu’est le concert et ses formes, mais également les modes de présence de la musique et les façons d’économiser le live, au sens de construire son économie. La thèse contribue ainsi à une approche ethnographique et pragmatiste des industries culturelles qui s’intéresse à la production de la culture tout en prenant au sérieux l’épaisseur des expériences qu’elles produisent. Elle envisage une discussion des futurs numériques de la culture autour de notions comme celles de plateforme, d’économie de l’expérience ou de branding. Elle participe également à interroger la rencontre sous le label de Music Tech de la production culturelle avec de nouvelles manières de faire économie (start-ups, capital-risque).