Thèse soutenue

Développement d'un procédé de production de bactéries probiotiques extrêmement sensibles à l'oxygène

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Auteur / Autrice : Audrey Raise
Direction : Laurent BeneySébastien Dupont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biotechnologies agro-alimentaires
Date : Soutenance le 15/12/2021
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Procédés Alimentaires et Microbiologiques (PAM) (Dijon)
Etablissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Guedon
Examinateurs / Examinatrices : Aurélie Rieu-Guigon, Olivier Firmesse
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Guedon, Jean-Marc Chatel

Résumé

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La supplémentation en bactéries commensales de l’intestin fait partie des futurs traitements les plus prometteurs pour de nombreuses maladies. Cependant, en raison de l’extrême sensibilité à l’oxygène de la plupart d’entre elles, de leurs exigences nutritionnelles et de leurs faibles résistances à de nombreux stress, il est actuellement difficile de produire ces bactéries et de les délivrer viables et fonctionnelles au côlon, leur site d’action. Les travaux réalisés dans le cadre de cette thèse avaient pour objectif de lever les principaux verrous techniques limitant leur production et leur commercialisation comme probiotiques. Quatre thématiques ont été abordées : l’étude de leur sensibilité à l’oxygène, le développement d’un milieu de culture adapté, la mise en place d’un procédé de culture en bioréacteur et la mise en forme galénique de ces bactéries. Elles ont été étudiées en utilisant comme bactérie modèle Faecalibacterium prausnitzii, l’une des bactéries commensales de l’intestin extrêmement sensibles à l’oxygène (ESO) à potentiel probiotique les plus prometteuses. Les résultats obtenus suggèrent que la survie à l’oxygène de F. prausnitzii dépend d’un ratio entre un nombre de molécules d’oxygène et un nombre de bactéries et que l’oxygène réagit avec des composés cellulaires. Ils ont également montré que cette bactérie est très sensible à l’oxygène en milieu liquide mais qu’elle est également capable de survivre et de reprendre en croissance dans un milieu préalablement oxygéné. Concernant les travaux menés sur le milieu de culture, ces derniers ont permis de formuler un milieu performant, économiquement compétitif, industrialisable, adapté à la croissance de F. prausnitzii et dépourvu de composé d’origine animale. Ce milieu, l’identification de paramètres impactant la croissance de cette bactérie (temps de pré-culture, volume d’inoculum, pH, maintien de l’anaérobiose) et l’utilisation d’un bioréacteur de paillasse conçu pour sa cu lture ont ensuite permis de mettre en place un procédé de culture adapté à cette bactérie, permettant d’atteindre des rendements en biomasse compatibles avec une utilisation industrielle. Les résultats générés ont également permis d’établir un cahier des charges pour un bioréacteur pilote adapté pour la production de cette bactérie. Finalement, les essais réalisés sur la mise en forme galénique de F. prausnitzii ont montré que cette bactérie ne peut pas être délivrée viable au côlon sans protection. Aucune des formes galéniques formulées jusqu'à présent n’a permis de stabiliser à la fois la bactérie lors du stockage et de la protéger efficacement lors de son passage dans le tube digestif. Cependant, l’une d’entre elles, les comprimés enrobés de mélange lipidique, semble prometteuse et pourrait, avec quelques améliorations, répondre à ces exigences. L’ensemble de ces travaux permet par conséquent de poser les bases d’une ligne de production adaptée à la production des bactéries ESO, notamment à F. prausnitzii, grâce aux connaissances générées et aux avancées techniques réalisées.