Thèse soutenue

Modifications du transcendantal : sociologie, phénoménologie et ontogenèse

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Auteur / Autrice : Michaël Crevoisier
Direction : Laurent PerreauArnaud Macé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 26/11/2021
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Laboratoire : Logiques de l'Agir (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Jocelyn Benoist
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Perreau, Arnaud Macé, Jocelyn Benoist, Anne Sauvagnargues, Philippe Cabestan, Mélanie Plouviez
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Sauvagnargues, Philippe Cabestan

Résumé

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Dans la Critique de la raison pure, Emmanuel Kant propose une nouvelle manière de poser le problème du fondement la connaissance et élabore le concept de transcendantal pour qualifier la méthode et la théorie correspondantes. Depuis lors, ce concept n’a cessé d’être repris et modifié dans des traditions philosophiques très diverses. Afin de clarifier les enjeux philosophiques de cet héritage, nous proposons une méthode d’exploration de trois voies majeures de modification du concept kantien de transcendantal au vingtième siècle. Nous cherchons à identifier des recompositions conceptuelles des éléments qui constituent la solution apportée par Kant à ce problème, à savoir l’analyse des conditions a priori de possibilité de la connaissance. Plus précisément, notre objectif est d’explorer des voies de modification qui ne sont pas directement affiliées au kantisme, afin de pouvoir suivre l’extension maximale du concept de transcendantal tout en restant dans le cadre du problème kantien de la connaissance. Par là, nous proposons d’apprécier la limite de la modification du concept, là où les coordonnées du problème commencent, pour ainsi dire, à bouger (en particulier, l’opposition entre le transcendantal et l’empirique). Notre exploration porte sur trois voies de modification, chacune correspondant à une méthode d’analyse non-kantienne mais ayant conduit, au moins ponctuellement, au problème kantien du transcendantal : la sociologie de la connaissance d’Émile Durkheim, les phénoménologies d’Edmond Husserl et de Jean-Paul Sartre, et la théorie de l’ontogenèse de Gilbert Simondon. Nous montrons que ces auteurs traitent le problème gnoséologique en opérant des recompositions des conditions a priori de possibilité (sociales, eidétiques, transphénoménales et ontogénétiques). Nous élaborons l’hypothèse explicative suivante : ils mènent ces opérations de recomposition afin de prendre en considération un nouveau type d’expérience que leur méthode découvre (collective, transcendantale, impersonnelle et débordante) et que Kant ignorait ou minorait. Au fil du mouvement de ces œuvres respectives, nous suivons la modification du concept kantien de transcendantal dans sa mise en relation avec d’autres concepts exogènes (la société, l’essence, l’existence, autrui, l’individuation, la technique), et cartographions les voies de transformation et de sortie du problème gnoséologique tel que Kant l’a élaboré.