Les identités ''féminines'' à l'épreuve du sport. Représentations télévisuelles des sportives de haut niveau en France
Auteur / Autrice : | Natacha Lapeyroux |
Direction : | Éric Maigret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance le 01/10/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche Médias, Cultures, Communication et Numérique (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Carmen Garcia |
Examinateurs / Examinatrices : Éric Maigret, Marie-Carmen Garcia, Béatrice Fleury, Virginie Julliard, Yan Dalla Pria |
Mots clés
Résumé
Cette thèse propose une analyse des représentations télévisuelles des sportives de haut niveau en France à partir d’un corpus de retransmissions de compétitions de six disciplines (la gymnastique, le tennis, le basket-ball, le football, le rugby et la boxe) sur une période de dix années de 2005 à 2015. Une analyse quantitative des Championnats du monde diffusés à la télévision a mis en exergue une diffusion récente (au milieu des années 2000) des disciplines sportives organisant les compétitions indépendamment de celles des hommes. Une étude socio-sémiotique des représentations genrées qui circulaient au sujet des sportives de haut niveau a été réalisée à partir du concept de performance de genre de Judith Butler (Butler, 2005) et fut couplée à un recensement de l’identité sexuée et ethnoraciale des locuteur·trices. Nous avons relevé trois périodes saillantes durant lesquelles les femmes athlètes ont lutté pour la reconnaissance de leur identité de sportive de haut niveau (Fraser, 2011). Des années 2005 à 2008, les retransmissions de compétitions sportives des femmes étaient majoritairement commentées par des hommes blancs qui dévaluaient les performances sportives des femmes et portaient sur elles un « male gaze ». Entre 2008 et 2013, malgré une persistance des stéréotypes de genre, les performances sportives des femmes ont commencé à être reconnues à une époque où les femmes consultantes sportives ont pris une place plus importante. À partir de 2013, les femmes ont été considérées en tant qu’athlètes de haut niveau, mais leurs performances sportives ne devaient pas se rapprocher de celles des hommes sous peine d’être stigmatisées et des qualités dites « féminines » leur ont été attribuées (telles que la solidarité, l’esprit d’équipe, le sérieux, la discipline).