Spiritualité, éducation des femmes et représentations du corps féminin au Portugal (XVIIe-XVIIIe siècles)
Auteur / Autrice : | Maria Helena Cunha de Freitas Queiros |
Direction : | Olinda Kleiman, Zulmira C. Santos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Étude du monde lusophone |
Date : | Soutenance le 16/07/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 3 en cotutelle avec Universidade do Porto |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les pays lusophones (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Noelle Ciccia |
Examinateurs / Examinatrices : Olinda Kleiman, Zulmira C. Santos, Marie-Noelle Ciccia, Vanda Maria Coutinho Garrido Anastácio, Christine Orobitg, Jean-Pierre Albert, António Camões Gouveia | |
Rapporteur / Rapporteuse : Vanda Maria Coutinho Garrido Anastácio, Christine Orobitg |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail de thèse a pour objet d’étude les représentations du corps des religieuses, à travers six biographies spirituelles et une hagiographie publiées au Portugal aux XVIIe et XVIIIe siècles. L’éducation de la jeune fille, future candidate à la sainteté, est analysée depuis la perspective du corps, en mettant en valeur le parcours qui va de l’imitation à l’incorporation. Il a été question de procéder à rebours du fil téléologique des récits et de souligner, en tenant compte de la tension qu’entretient le genre avec les structures sociales, les processus de subjectivation et les modalités d’agentivité. L’intérêt porte non seulement sur les pénitences, souvent rudes, dont l’historiographie a surtout retenu le sens spirituel, mais aussi sur une phénoménologie mystique dont les manifestations prêtent à l’ambiguïté interprétative, ou encore sur la possession démoniaque, toujours attrayante en raison de son caractère déviant. En fait, c’est la signification incarnée de ces réalités qu’il s’agit de comprendre. Ce corps religieux qui cherche, comme le disait Michel de Certeau, « le corps manquant » du Christ s’inscrit dans une dynamique de la fragmentation et dans le déploiement de « techniques », qui sont propres à la quête d’un deuil sans cesse re-présenté, dont la forte résonance évoque le monde nostalgique de l’unité perdue de l’Église. Mais ces expériences incarnées de la foi sont vouées à disparaître et la logique du signe aura tendance à s’imposer. Ce travail traite d’évolutions spirituelles de longue durée au sein d’un système culturel européen, ainsi que du paroxysme d’un monde mystique baroque.