Thèse soutenue

Un jeune artiste dans le Paris des Lumières : La formation de Jacques Louis David (1748-1775)

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Auteur / Autrice : Pierre Alletru
Direction : Sophie Raux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 04/12/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuelle Brugerolles
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Bordes
Rapporteur / Rapporteuse : Christine Gouzi, Mark Ledbury

Résumé

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Avant de dominer la scène artistique parisienne à la fin de l’Ancien Régime, avant de devenir le Premier peintre de l’empereur Napoléon Ier, et avant de mourir exilé à Bruxelles, Jacques Louis David dû se former et apprendre son art. Cette formation était jusque-là toujours traitée brièvement, sa peinture de jeunesse ne reflétant pas le caractère « davidien » qui lui est propre à partir de 1780. Notre étude s’attache à mettre en lumière les rouages de cette formation, mais aussi les personnalités fortes. Élevé dans sa famille maternelle, dont nous montrons dans une étude approfondie dans quelle mesure elle s’inscrit dans une véritable réussite d’ascension sociale, l’enfant est très tôt sensible au domaine artistique. Accueilli tour à tour par deux de ses oncles architectes, sa mère le destine à la même profession. Pourtant David s’obstine et est présenté à un cousin peintre de la famille, François Boucher. Ce dernier le dirige vers un maître plus jeune et plus à la mode, Joseph Marie Vien. Ce n’est pourtant pas à l’art de Vien que se rattache les premières œuvres de David, mais plutôt de Boucher, de Doyen ou de Fragonard. Son art tinté de références mal assimilées est caractéristique d’une œuvre de jeunesse, où l’artiste cherche sa voie et son langage plastique. Ce style en formation, il le met en œuvre dans ses différents morceaux présentés aux concours proposés par l’Académie royale de peinture et de sculpture, et notamment le Grand Prix. C’est face aux difficultés rencontrées lors de ces concours que David fait évoluer sa pratique. Mais l’artiste doit aussi travailler pour vivre. Pour ce faire, il peut compter sur l’aide prodiguer par un protecteur important, Michel Jean Sedaine, secrétaire de l’Académie royale d’architecture. Pour lui, il peint les portraits de sa famille. Grâce à lui, il est engagé sur l’un des chantiers les plus importants des années 1770, celui de l’hôtel de Marie Madeleine Guimard. Chez Sedaine, David rencontre nombre de penseurs et de théoriciens qui infléchissent sa pratique. Son art devient plus intellectualisé. Reconnu par le milieu parisien, il ne lui restait plus qu’à se faire reconnaître de ses pairs. Son évolution au sein de l’école de l’Académie mais surtout le Grand Prix attribué en 1774 est l’aboutissement de cette formation. En somme, nous montrons les moyens mis en œuvre par l’artiste mais aussi par ses protecteurs qui permettent à un petit-fils de maçon normand de faire carrière et de devenir le plus grand peintre de son temps.