Thèse soutenue

L’hallucination, l’hallucinatoire et la pensée animiste chez le sujet âgé dément

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Linda Hadj Houaoui
Direction : Jean-Marc Talpin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 02/02/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique (Bron, Rhône ; 1993-...)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Anne Brun
Examinateurs / Examinatrices : Jean Peuch-Lestrade
Rapporteurs / Rapporteuses : Christiane Joubert, Pascal Roman

Résumé

FR  |  
EN

La maladie démentielle représente une « situation extrême de la subjectivité » (Roussillon, 2004). Elle se caractérise principalement par un processus de démantèlement de l’appareil psychique qui conduit à la déconstruction du chemin identitaire et subjectif du dément. Le monde interne du sujet est dès lors régi par l’envahissement de la pulsion de mort, telle que la définit A. Green, c’est-à-dire comme processus de déliaison et de néantisation. Cette thèse propose de s’intéresser aux moyens psychiques que le moi résiduel du sujet dément met en place afin de survivre au débordement pulsionnel qui l’assaille. Je soutiens donc que le dément possède certaines capacités de symbolisation réaménagées par le moi, lui permettant de continuer à exister et à s’exprimer, en appui d’abord sur certaines modalités favorisées par la régression psychique et la convocation de l’objet interne, puis sur celles liées au moi auxiliaire de l’objet externe. La régression, en tant que mouvement défensif et protecteur face au processus de délitement, permet à l’appareil psychique de se retrancher vers les modalités d’une pensée primitive régie par l’hallucinatoire et le principe de plaisir. Ce mode de pensée, représentant la part vivante du moi, s’étaye en grande partie sur l’infantile dont la remise en contribution va souligner l’émergence d’une forme de pensée animiste. En outre, le recours à la pensée animiste et à l’hallucinatoire sert, d’une manière sous-jacente, à traiter l’expérience partielle de la mort inhérente au vécu d’effacement du sujet lui-même. L’hallucinatoire se réfère ici à la « dynamique transformationnelle » de ce processus dont la mise en œuvre s’appuie sur une composante animiste de la pensée.Une part de ce travail met ainsi en mouvement les diverses antinomies issues de la dialectique vie /mort : l’inanimé et l’animé, l’animalité et l’humanité, le sujet et l’objet, l’individuel et le collectif.