Thèse soutenue

Le graffiti dans les camps de fortune au Nord de la France : carrefour de langues, de signes et de discours. Une analyse de différentes réalisations scripturales

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Auteur / Autrice : Hana Alrawashdeh
Direction : Michelle Lecolle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 09/09/2021
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche sur les Médiations (Lorraine)
Jury : Président / Présidente : Luca Greco
Examinateurs / Examinatrices : Michelle Lecolle, Béatrice Fraenkel, Adil Moustaoui, Karim Ouaras
Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrice Fraenkel, Adil Moustaoui

Résumé

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Ce travail de recherche s’intéresse aux graffitis dans les « camps de fortune » qui ont été constitués entre 2016 et 2017 dans le Nord de la France dont, entre autres, celui très connu de Calais (nommé la Jungle). Ces graffitis ont été élaborés par les personnes déplacées qui vivaient sur place. Pour cela, ils utilisaient comme supports les moyens qui étaient à leur disposition, comme les tentes, les murs, les poubelles. Mon corpus est composé de 90 photos de ces graffitis. C’est un corpus hybride, car les graffitis peuvent être composés de textes et d’images, les inscriptions y sont en plusieurs langues (principalement français, anglais, arabe) et peuvent être composées de mots isolés, de citations, d’énoncés brefs et simples. Pour procéder aux analyses, et pour prendre en compte le brassage de langues, j’ai traduit et transcrit la plupart de ces graffitis, et les ai étudiés en prenant en considération l’emplacement de chacun d’eux dans le camp.Les moyens des déplacés pour faire entendre leur désarroi et parfois leur colère sont très limités. En raison de ce contexte social et de la finalité de ces écritures, on observe que les messages présentent, entre autres des revendications, des références au pays d’origine mais aussi des appels à la paix.Étant donné le caractère composite de ce corpus, je l’ai envisagé selon plusieurs points de vue, en le rapportant à chaque étape à son contexte particulier. Pour ce faire, ma thèse est composée de deux parties : la première est une présentation détaillée du contexte général (structuration du camp, populations et langues en présence) ; la deuxième partie porte sur les outils utilisés pour analyser ces graffitis. Dans cette partie, un premier chapitre introduit et discute la notion de graffiti, terme utilisé dans la suite de la thèse ; un deuxième chapitre porte sur les caractéristiques linguistiques de mon corpus ; le troisième chapitre aborde les graffitis en termes d’actes de langage, en prenant en compte les énonciateurs, mais aussi les destinataires des messages : en effet, dans ce contexte, à qui ces graffitis s’adressent-ils ? De plus, peut-on considérer les graffitis, dans ce contexte, comme des écritures exposées ? ; le quatrième chapitre envisage les graffitis dans toute leur dimension signifiante (support, couleur, interaction entre écrit et image) ; Enfin, dans le dernier chapitre, je défends l’idée d’envisager les camps comme des villes, dans lesquelles les graffitis constituent un paysage linguistique.