Thèse soutenue

Caractérisation de l’effet antifongique du composé d’origine végétale CIN-102 sur les champignons filamenteux septés et plus particulièrement Fusarium solani

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Auteur / Autrice : Maurine D'Agostino
Direction : Marie MachouartAnne Debourgogne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 16/12/2021
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Stress, immunité, pathogènes (Vandoeuvre-lès-Nancy)
Jury : Président / Présidente : Guillaume Desoubeaux
Examinateurs / Examinatrices : Marie Machouart, Anne Debourgogne, Estelle Cateau, Christophe Hennequin, Jean-Pol Frippiat
Rapporteurs / Rapporteuses : Estelle Cateau, Christophe Hennequin

Mots clés

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Résumé

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Aujourd'hui l'augmentation des infections fongiques invasives due à l'essor des thérapies immunosuppressives est un réel problème, notamment dans les hôpitaux. De plus, l'émergence de souches résistantes induit un échec thérapeutique. Face à ces enjeux, de nouvelles classes d'antifongiques sont attendues. Le règne végétal représente donc un immense potentiel de ressources naturelles à exploiter à ces fins. La société SEPTEOS a récemment développé le composé CIN-102, en utilisant du cinnamaldéhyde et des composés potentialisateurs issus de deux huiles essentielles synergiques de cannelle. Le cinnamaldéhyde a déjà été décrit pour inhiber la croissance des bactéries, des levures et des moisissures en phase de croissance et phase stationnaire (non publié). L'objectif de cette étude est de déterminer le spectre d'activité de CIN-102 sur les principaux genres ou espèces de champignons filamenteux impliqués dans la pathologie humaine.L'activité du produit CIN-102 et de son constituant principal (cinnamaldéhyde) est testée contre un panel représentatif de souches de champignons filamenteux (Aspergillus (n=40), Fusarium (n=20) et Scedosporium n=20)) d’importance clinique. Des souches cliniques et de référence ont été étudiées, comprenant des isolats caractérisés par des modèles de résistance innée ou acquise aux antifongiques. Dans une première partie sur l'activité antifongique du CIN-102, nous avons déterminé la concentration minimale inhibitrice du produit pour les différentes souches de l'étude avec la méthode CLSI M38-A2. La distribution unimodale des valeurs montre l'absence de phénotype de résistance vis-à-vis de notre produit. Nous avons également démontré l'effet fongicide du CIN-102 via un time kill assay, ainsi que son effet inhibiteur sur la germination des spores et sur la croissance fongique et un effet post-antifongique similaire à celui de l'amphotéricine B (traitement de première ligne d'IFI). Dans un deuxième temps, nous avons étudié l'effet du CIN-102 dans des situations de résistance. Nous avons démontré l'absence de résistance induite de notre produit sur plusieurs générations, contrairement au voriconazole (traitement de première intention des IFI), ainsi qu'un effet inhibiteur du biofilm, facteur de virulence important. La troisième partie consiste à établir un mécanisme d'action de notre produit. Nous avons déjà pu démontrer son impact sur la membrane plasmique et sur la production de ROS complétées par une étude en cytométrie de flux et des gènes impliqués dans la réaction à CIN-102 ont été mis en évidence dans une étude transcriptomique.En conclusion, les effets inhibiteurs de notre produit sur les champignons filamenteux, et le manque de résistance à leur encontre en font un candidat intéressant comme nouvel antifongique. Des études complémentaires incluant une étude in vivo seront menées afin de valider le potentiel du CIN-102 à offrir de nouvelles possibilités de traitement contre ces pathologies très résistantes aux antifongiques actuels et où la mortalité est trop élevée.