Thèse soutenue

Écoulement et dynamique de matériaux amorphes forcés et actifs : une approche multi-échelle

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Auteur / Autrice : Magali Le Goff
Direction : Eric BertinKirsten Martens
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique théorique
Date : Soutenance le 15/03/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire de Physique (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Jérôme Weiss
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Delanoë-Ayari, Martin Lenz, Sébastien Manneville
Rapporteurs / Rapporteuses : Damien Vandembroucq, Ludovic Berthier

Mots clés

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Résumé

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Les matériaux amorphes loin de leur transition vitreuses (basse température ou haute densité) relaxent sur des échelles de temps inaccessibles expérimentalement et, en l'absence de forçage, ont essentiellement un comportement de solide élastique.Dans cette thèse, nous étudions la dynamique, la rhéologie et l'organisation à grande échelle de différents systèmes vitreux ``mous'' soumis à un forçage soit externe (cisaillement ou vibration) soit résultant d'une activité (biologique) locale. La principale question scientifique à l'origine de ce travail peut être formulée ainsi : “Comment des sources distinctes de bruit mécanique peuvent-elles affecter la fluidisation et l'organisation à grande échelle de matériaux amorphes et comment peut-on décrire ces effets à l'échelle mésoscopique ?”Nous abordons cette question en employant une approche de modélisation multi-échelle, allant de simulations de particules à des modèles continus en se concentrant particulièrement sur les modèles élasto-plastiques à l'échelle mésoscopique.Le premier thème abordé dans cette thèse concerne l'écoulement hétérogène sous forme de bandes de cisaillements de matériaux amorphes.Nous considérons tout d'abord le cas d'un mécanisme d'auto-fluidisation induit par une dynamique inertielle et proposons un modèle continu basé sur une description de l'inertie en terme de température cinétique. Nous montrons que ce modèle décrit l'émergence de bandes de cisaillement telles qu'observées dans des simulations de particules.Dans une deuxième partie, nous étudions comment une source de bruit externe à l'origine de l'activation d'évènements plastiques (sous la forme de vibrations par exemple) affecte un tel écoulement hétérogène. Nous montrons, à l'aide d'un modèle élasto-plastique sur réseau, qu'augmenter le bruit externe conduit à une disparition des bandes de cisaillement et que cette transition entre un écoulement hétérogène et un écoulement homogène peut s'interpréter comme un point critique hors équilibre. Nos résultats suggèrent par ailleurs que les exposant critiques sont indépendants du détail de la dynamique d'activation du bruit et compatibles avec des expériences récentes sur des granulaires cisaillés et vibrés.La fluidisation de fluides à seuil par des sources de bruit indépendantes de l'écoulement peut être observée dans divers contextes, comme par exemple dans des systèmes actifs ou biologiques.Dans une troisième partie, nous étudions comment une source de bruit active résultant de la déformation active de particules peut induire la fluidisation d'un matériau amorphe.En se basant sur un modèle microscopique de particules dont le rayon oscille (activement) au cours du temps, nous construisons un modèle élasto-plastique tensoriel actif. Nous montrons que ce modèle présente une transition de fluidisation discontinue, telle qu'observée dans les simulations microscopiques, analogue à la transition vers l'écoulement rapportée dans les travaux de cisaillement oscillatoire des systèmes amorphes inertes.Dans une dernière partie, nous présentons un travail réalisé en collaboration avec des expérimentateurs du LIPhy sur l'émergence dedynamique oscillatoire dans la migration collective de cellules dans un tissu épithélial confiné.A l'aide d'un modèle de type vertex, nous montrons qu'un mécanisme de rétroaction entre la direction de l'auto-propulsion des cellules et de leur vitesse est nécessaire pour observer des oscillations, et que le type d'oscillations observé dépend de la longueur du confinement, tel qu'observé dans les expériences.