Auteur / Autrice : | Joëlle Kabile |
Direction : | Justin Daniel, Stéphanie Mulot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 26/10/2021 |
Etablissement(s) : | Antilles |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Milieu insulaire tropical : dynamiques de développement, sociétés, patrimoine et culture dans l'espace Caraïbes-Amériques (Pointe-à-Pitre) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire caribéen de sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Diane Lamoureux |
Examinateurs / Examinatrices : Diane Lamoureux, Francis Dupuis-Déri, Marion Paoletti, Sylvain Ferez, Ary Gordien | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Francis Dupuis-Déri, Marion Paoletti |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette recherche doctorale qualitative (ANRS/CNRS/LC2S umr 8053) a pour but de mettre à jour les mécanismes de socialisation à l’œuvre dans la construction des masculinités dans les sociétés antillaises et plus spécifiquement en Martinique, ancienne colonie française et collectivité d’outre-mer. Ainsi, elle tente de démontrer qu’au centre des masculinités martiniquaises, se situe une conception singulière de la responsabilité, essentiellement centrée sur soi, et peu ouverte sur les autres. Cette conception de la responsabilité s’articule à une difficulté à saisir et exprimer l’intime, notamment dans des espaces relationnels cadenassés par ce que nous proposons d’appeler « l’ordre public des apparences masculines ». Cette situation produit alors des masculinités sous tension.Une telle tension se traduit par une lutte pour la reconnaissance, au sein de « hiérarchies de crédibilité masculine », au moyen de stratégies de valorisation de soi, de refus de la dévalorisation et du mépris, et de distinction constante avec les autres. Elle se traduit aussi par le recours à la violence contre soi ou contre les autres. Cependant, une fois obtenue, la reconnaissance de sa propre valeur (par soi -même, par les autres) facilite alors la relation à l’autre. Ces mécanismes se vérifient dans le champ de la sexualité, mais celui-ci se distingue également par des conceptions sexuées de la liberté impliquant une diversité des étiquettes relationnelles, propices à la prise de risques sexuels, et une réification de l’autre et de soi, finalement coûteuses pour tous. La quête d’une vulnérabilité qui pourrait s’exprimer, néanmoins, affleure constamment, faisant véritablement des relations à soi et à l’autre le cœur des masculinités rencontrées.