Thèse soutenue

Simulation aux grandes échelles d'écoulements à phase dispersée avec prise en compte du couplage inverse : un formalisme statistiquement cohérent

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Auteur / Autrice : David Mercier
Direction : Marc Massot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Énergétique
Date : Soutenance le 18/06/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences mécaniques et énergétiques, matériaux et géosciences (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'énergétique moléculaire et macroscopique, combustion (Gif-sur-Yvette, Essonne)
référent : CentraleSupélec (2015-....)
Jury : Président / Présidente : Rodney O. Fox
Examinateurs / Examinatrices : Cristian Marchioli, Alexandre Richard, Enrica Masi, Aymeric Vié
Rapporteurs / Rapporteuses : Rodney O. Fox, Cristian Marchioli

Résumé

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La simulation de sprays de carburant aux gouttes de taille variée est d’importance primordiale pour reproduction fidèle du comportement des moteurs aéronautiques. À cette fin, les méthodes de moment eulériennes offrent une stratégie intéressante car elles représentent des statistiques convergées. Ces méthodes ont déjà été utilisées avec succès pour reproduire des tendances macroscopiques telles que la forme de la flamme. Il reste toutefois de nombreux challenges à relever afin d’améliorer leur niveau de précision et de prédiction.Parmi ces challenges, le couplage réciproque entre le spray et la phase gazeuse est un élément majeur. En effet, les méthodes de moments utilisées pour la simulation de sprays de chambres de combustion reposent souvent sur le formalisme mésoscopique eulérien formalisé par Février et al. (2005). Ce formalisme s’appuie sur une moyenne d’ensemble du spray conditionnée à une réalisation de la phase gazeuse. Aucune moyenne d’ensemble n’est envisagée concernant la phase gazeuse qui reste pleinement résolue. Une telle approche est envisageable principalement dans un contexte où la phase dispersée ne rétroagit pas sur la phase gazeuse.Le travail proposé au cours de cette thèse s’attaque à cette difficulté et propose une dérivation étendue du formalisme mésoscopique eulérien qui permet de prendre en compte certains cas de couplage entre la phase dispersée et la phase gazeuse grâce à une approche de simulations aux grandes échelles (LES). Cette solution est particulièrement pertinente car comme le suggère Février et al. (2005), il est souvent observé que la phase dispersée agit en priorité sur les plus petites échelles de la phase gazeuse. C’est pourquoi, dans la lignée de Fox (2003) et Pope (2010), nous sommes amenés à considérer une moyenne conditionnelle du spray par rapport aux éléments résolus de l’écoulement. Afin d’étudier cette construction originale et difficile à approcher de façon concrète, un environnement numérique basé sur des simulations cinématiques a été développé. Les simulations cinématiques permettent de maîtriser l’espace de probabilité associé à l’ensemble des fluides turbulents, ce qui n’aurait pas été possible avec des solutions des équations de Navier-Stokes. Cet outil de simulation a été validé consciencieusement afin d’assurer la convergence des quantités d’intérêt pour l’étude proposée : notamment les moments d’ordre deux de la distribution de particules, ainsi que le contenu fréquentiel de leurs trajectoires. Cet outil a ensuite permis d’évaluer numériquement le comportement du formalisme proposé, en variant le niveau de réduction du champ fluide, de DNS à RANS. On observe alors que dès que l’on travaille avec un champ porteur réduit, ce nouveau formalisme introduit un effet diffusif sur la trajectoire de particules ponctuelles. Pour des temps asymptotiquement longs, les caractéristiques de cette dispersion sont entièrement pilotées par les propriétés du champ turbulent. En revanche, pour les temps courts, cette dispersion est directement impactée par le niveau de réduction du champ fluide. Cette observation est particulièrement intéressante car les gouttes de carburant d’une chambre s’évaporent très rapidement et sont principalement impactées par le régime initial. Pour conclure cette étude, nous étudions quelques fermetures diffusives pour la phase dispersée qui sont adaptées au nouveau formalisme que nous avons introduit et nous présentons quelques perspectives quant à la simulation d’écoulement diphasiques couplés aux grandes échelles.