« L’homme passe l’homme » : Figures de la finitude chez Pascal
Auteur / Autrice : | Pierre Lyraud |
Direction : | Laurent Susini |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue française |
Date : | Soutenance le 27/11/2020 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Sens, texte, informatique, histoire (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Laurence Plazenet |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Leplâtre, Laurent Thirouin, Hall Bjørnstad | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Plazenet, Béatrice Guion |
Mots clés
Résumé
Philippe Sellier a montré que l’ascension et la chute sont constitutives de l’imaginaire pascalien. Mais l’ascension n’est pas toujours heureuse, ni la chute sans promesse, et Pascal ne cesse de dialectiser, en tous ordres, ces deux mouvements dont l’un entraîne l’homme vers ce qui dépasse ses limites, et l’autre le ramène à ces mêmes limites. Notre thèse se propose de synthétiser la façon dont Pascal rend compte de la dimension finie de l’homme et des tensions paradoxales qui la parcourent, d’un point de vue rhétorique et philosophique. On repère une pensée de la finitude, à la source d’une ou de plusieurs poétiques de la finitude, et condensée dans une formule que nous considérons, au-delà du contexte dans lequel elle s’inscrit, comme son étymon spirituel : « L’homme passe l’homme ». Une première partie étudie l’omniprésence du corps et l’épreuve linguistique qui en découle : comment dire l’union qu’est l’homme, inconcevable à son esprit ? Une deuxième partie étudie les limites de l’esprit et le rôle argumentatif que Pascal dévoue à l’incompréhensible, et à l’indémontrable. Une troisième partie rend compte de la seule fin de l’homme – le bonheur – et de l’impossibilité de l’accomplir sans la grâce de Dieu : comment alors entendre la recherche que Pascal met au fondement de son projet ? Une quatrième partie s’interroge sur la dimension collective de la finitude, et reprend sous cet angle la question de l’énonciation paradoxale, que nous qualifions d’ironique et d’amicale, dans les Pensées, et une cinquième partie, enfin, ressaisit le portrait de la finitude chrétienne, entre transfiguration et humilité du corps et de la langue.