Thèse soutenue

Étude de la déstabilisation, de l’agrégation et du phénomène de déposition des asphaltènes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Mohamed Saidoun
Direction : Hervé Carrier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ingénierie pétrolière
Date : Soutenance le 01/09/2020
Etablissement(s) : Pau
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences exactes et leurs applications (Pau, Pyrénées Atlantiques ; 1995-)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire des fluides complexes et de leurs réservoirs (Pau) - Laboratoire des fluides complexes et de leurs réservoirs (Pau)

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Du fait des problèmes industriels reliés aux asphaltènes lors de l’extraction, du traitement et du transport des hydrocarbures, les champs pétrolifères sont développés de manière conservatrice avec des moyens de prévention de dépôts surdimensionnés. Les répercussions économiques sur les architectures et les opérations se quantifient en centaines de millions de dollars par an autour du globe terrestre.De nombreuses études menées sur les asphaltènes dans des solvants dispersants, tels que les solvants aromatiques, ont permis une description extensive des propriétés et structures moléculaires des asphaltènes durant les 20 dernières années. Malgré la connaissance accrue sur les dispersions d’asphaltènes en solution colloïdales, leur incompatibilité avec certains composés plus légers, tels que les alcanes, demeure mal comprise. En effet, la présence d’alcanes ou d’autres constituants légers comme le dioxyde de carbone induit une déstabilisation des asphaltènes. Sous ces conditions de mélanges, ceux-ci tendent à s’agréger et/ou à s’accumuler sur les parois des installations. De nombreuses études montrent que les théories de transfert de masse peuvent expliquer ces phénomènes dans des solution de pétrole + alcanes liquides préparées en laboratoire. Plus la concentration volumique de mauvais solvants est grande dans la solution, plus la quantité d’asphaltènes instables et leur vitesse d’agrégation sont grandes. En réalité, la décroissance de la pression dans les conduites, pendant l’écoulement du fluide, induit une augmentation significative du volume des composés hydrocarbures légers ou du CO2. Ainsi, avec l’allègement du solvant liquide certaines fractions d’asphaltènes peuvent être déstabilisées et causer des problèmes. Des expériences de solutions liquides à pression atmosphérique ont précédemment été conçues pour ajuster des paramètres théoriques nécessaires aux modélisations, tels que la constante d’agrégation des asphaltènes instables, leur nombre ou leur diffusivité. En revanche, ces coefficients sont inconnus dans les conditions de déstabilisation industrielles en raison de la difficulté à les déterminer expérimentalement. En pratique, ceci limite la prédiction des risques de dépôts d’asphaltènes dans des cas industriels. La volonté de cette thèse est d’améliorer la prédiction du comportement des asphaltènes dans les conditions d’opérations de l’industrie pétrolière. Son objectif est d’abord de développer la compréhension des systèmes liquides aux conditions atmosphériques afin d’en extraire les mécanismes dominants et limitants. Dans un premier temps, les observations expérimentales sont donc menées sur des mélanges de pétrole et d’heptane. Une fois les mécanismes bien compris, un parallèle est réalisé avec d’autres alcanes, dont le methane.La première partie de cette dissertation est une investigation des deux phénomènes qui ont lieu simultanément dans la phase liquide pendant l’ajout ininterrompu d’heptane : la déstabilisation et l’agrégation des asphaltènes en suspension.Dans une seconde partie, l’utilisation d’un résonateur en cristal de quartz, immergé dans le fluide d’étude, permet pour la première fois de mesurer la quantité de dépôt d’asphaltènes pendant le changement continu du solvant. Le modèle de diffusion proposé pour expliquer le transfert de masse des asphaltènes dans le fluide vers la surface solide est en accord avec de précédentes recherches. Les particules primaires d’asphaltènes instables sont identifiées comme contributrices principales du processus de déposition et le taux de changement de composition volumique de la solution liquide est un facteur dominant de leur génération.En dernière partie, les concepts ci-dessus sont vérifiés pour des systèmes à gaz dissouts avec un appareil analogue à capteurs immergés sous pression. Pour la première fois, le taux de déposition et la concentration en asphaltènes instables peuvent être quantifiées, en laboratoire, au cours d’une dépressurisation d’un pétrole.