Thèse soutenue

Ecole et gouvernementalité : les politiques éducatives à l'oeuvre dans le contexte de l'enseignement primaire en France

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Auteur / Autrice : Christine Romera
Direction : Jean-Marie Prieur
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 16/11/2020
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : DIPRALANG (Montpellier) - Laboratoire de linguistique diachronique- de sociolinguistique et de didactique des langues / DIPRALANG
Jury : Président / Présidente : Jean-Léo Léonard
Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Turpin
Rapporteurs / Rapporteuses : Claudine Moïse, Valérie Spaëth

Résumé

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RésuméCe travail se veut d’une part le témoignage d’une enseignante du premier degré sur l’évolution des modes de transmission du savoir et d’autre part une initiation au travail de chercheur, puisant ses outils d’analyse dans les sciences du langage, entre autre dans l’analyse de discours, et dans la « clinique » des institutions, d’inspiration psychanalytique et sociologique. L’interprétation des organisations politiques est essentiellement abordée par l’étymologie et par les travaux de P. Legendre, consacrés à l’étude du cadre dogmatique de la structure fiduciaire des institutions. Cette recherche dédiée à l’École s’articule en deux parties : la première est consacrée aux Écoles petites républiques (1870 -1970) qui se fondent sur le référent nation, tandis que la deuxième met en évidence, à partir de la crise des institutions, l’avènement des Écoles petites entreprises tournées vers le marché. Il s’agira d’analyser dans cette seconde partie le passage de la gouvernementalité à la gouvernance de l’Éducation nationale ; l’analyse du passage du règne de la loi au règne des normes et des standards, dans un contexte économique globalisé porté par le courant néo-libéral prendra appui sur les travaux de B. Hibou et d’A. Supiot. L’acte de désinstitutionalisation ou de dé-fondation des institutions annonce la refondation de l’École et son ouverture au marché. Les métiers de l’enseignement sont fragilisés par l’adoption d’une politique gestionnaire, basée sur l’expertise européenne. L’enquête de terrain menée entre 2014 et 2016, auprès de dix cadres de l’Éducation nationale et de dix enseignants du premier degré, analyse comment ces professionnels de l’Éducation vivent ce changement de mode de gouvernance. L’analyse de leurs discours révèle quatre grands positionnements vis-à-vis des nouvelles politiques gestionnaires : du déni à l’opposition, en passant par l’ambivalence et l’adhésion pleine au discours managérial, les cadres de l’Éducation nationale signifient ainsi leur refus d’intégrer la loi du Marché, leurs tentatives de s’y conformer et enfin leur acceptation de celle-ci. Il sera également question dans cette recherche de la prolétarisation des métiers de l’Éducation, de la médicalisation de l’échec scolaire, de la numérisation de « l’École de la confiance » et de l’imposition d’un discours autoritaire proche des discours totalitaires, et dont « les caractéristiques » linguistiques et discursives, prégnantes aujourd’hui dans le monde professionnel, nous obligent à la plus grande vigilance.Mots- clés :Politique éducative - Gouvernementalité- Gouvernance- Management- Analyse de discours- Positionnement- Discours managérial-Prolétarisation