Efficacité économique et gestion des coûts et des charges de l'entreprise au XVIIIe siècle : L’exemple de la Compagnie Perpétuelle des Indes (1719-1769)
Auteur / Autrice : | Michel Gladu |
Direction : | Henry Zimnovitch |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion et du management. Comptabilité, contrôle, audit |
Date : | Soutenance le 01/12/2020 |
Etablissement(s) : | Paris, HESAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Abbé Grégoire (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l'action (Paris) |
Equipe de recherche : Centre de recherche en comptabilité (Paris) | |
établissement de préparation de la thèse : Conservatoire national des arts et métiers (France ; 1794-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Nicolas Praquin |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Laure Legay, Madina Rival | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Labardin, Yannick Lemarchand |
Résumé
La Compagnie des Indes a été, au XVIIIe siècle, la figure emblématique d’un commerce qui s’est ouvert aux nouveaux marchés de l’Amérique et de l’Extrême-Orient, mettant en oeuvre des capitaux importants et des hommes motivés dont les incontestables succès ne purent, malgré tout, empêcher sa ruine. Comment expliquer et comprendre un tel échec ? Question qui renvoie de façon subsidiaire à celle de sa gestion : avec quelle efficacité, la Compagnie des Indes a-t-elle géré ses coûts et ses charges ? L’efficacité étant comprise, ici, comme la résultante d’une utilisation rationnelle des moyens qui ont été mis à sa disposition en vue de la réalisation d’un objectif prioritaire : la constitution de profits. L’examen du type de pilotage des coûts et des charges suivi par la direction met en lumière une organisation et un cadre de gouvernance marqués par l’influence permanente des représentants du Roi. Situation contrebalancée dans une certaine mesure par la présence d’administrateurs compétents issus du commerce et de la finance et la création d’un système de gestion et de contrôle des coûts et des charges remarquablement développé pour cette époque. L’ensemble de ce dispositif fut mis au service d’une politique de rationalisation et d’optimisation des coûts et des charges d’une grande ampleur. De la construction des navires et de leur utilisation jusqu’à la gestion d’un arsenal et d’un personnel composé autant de marins que d’artisans-ouvriers, la Compagnie chercha de façon constante, avec un succès certain, à améliorer la performance économique de ses moyens. Cependant, dès le début de la deuxième moitié du XVIIIe siècle son modèle de gestion suscita de fortes critiques. D’abord, de la part de ceux qui, à l’instar de Dupleix, et en raison de leur longue pratique du système, en avaient perçu les insuffisances. Ensuite de ceux qui, comme Gournay, considéraient sur un plan théorique, que l’octroi d’un monopole commercial à une compagnie ne pouvait lui être que défavorable. Chacun de ces deux protagonistes proposa sa solution : alors que Dupleix plaida pour un modèle souverainiste de gestion, Gournay demanda une libération complète des échanges. L’échec qui sanctionna ces nouveaux modèles de gestion s’ajoutait en fin de compte à celui de la Compagnie elle-même. C’est dans une analyse critique de ces différentes approches gestionnaires qu’une nouvelle compréhension des causes de la chute de la Compagnie s’ouvre au chercheur. Analyse qui nous révèle ainsi l’importance des dépenses exceptionnelles dont la Compagnie eut à assumer la charge, mais qui souligne plus encore, les difficultés qu’elle rencontra dans la gestion de ses moyens matériels et humains dont elle ne sut promouvoir suffisamment l’efficacité économique.