Thèse soutenue

Gestualité et regards dans les peintures d'Orazio Gentileschi : une approche sémiotique

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Auteur / Autrice : Ingrid, Barbara Fessien-Bonnal
Direction : Giovanni CareriPhilippe Morel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts : Histoire et théorie
Date : Soutenance le 19/12/2020
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Lorenzo Pericolo
Examinateurs / Examinatrices : Lorenzo Pericolo, Lucia Corrain, Maria Cristina Terzaghi
Rapporteurs / Rapporteuses : Lorenzo Pericolo, Lucia Corrain

Résumé

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Dénoncée à des degrés divers dans les sources et les études, la réticence narrative apparaît comme une constante des discours portés sur l’œuvre d'Orazio Gentileschi. Cette persistance, par delà le contexte (historique) de réception, signale l'actualité (théorique) de la question. Plus particulièrement, dans sept tableaux réalisés au cours du premier tiers du XVIIe siècle, gestualité et regards peints, traditionnels opérateurs de structuration du récit, semblent agir sur un registre autre que celui de l'historia. De surcroît, la forte valeur déictique attachée à ces opérateurs, en imposant le hors champ dans la trame narrative, invite à s'interroger sur la dimension agissante d'un terrain extérieur mais contigu à la surface historiée. Ces compositions, en raison des « ruptures énonciatives » qu'elles présentent, s'offrent donc en objets de questionnement de leurs propres conditions de possibilité. En plus de livrer un récit la peinture ici réfléchit sur elle-même. Dans la première partie nous examinons la manière dont la gestualité figurée, en s'écartant du régime du contenu, participe en tant que forme aux mécanismes de production de sens. La deuxième partie, qui s'attache aux objets désignés et cependant refusés au regard car situés au-delà des limites physiques de la toile, étudie comment l'appareil déictique travaille à une continuité sémantique à partir de la contiguïté topologique. Dans la troisième partie nous interrogeons, au prisme de la dynamique qui apparie dans leurs parcours regards peints et exercés, l'activité d'un système qui organise et structure les multiples champs de la fruition.