Thèse de doctorat en Langues et littératures étrangeres
Sous la direction de Cécile Bertin-Elisabeth.
Soutenue le 20-05-2020
à l'Antilles , dans le cadre de Milieu insulaire tropical : dynamiques de développement, sociétés, patrimoine et culture dans l'espace Caraïbes-Amériques (ED 588) , en partenariat avec Centre de recherches interdisciplinaires en lettres, langues, arts et sciences humaines (Schoelcher, Martinique) (équipe de recherche) .
Le président du jury était Corinne Mencé-Caster.
Le jury était composé de Cécile Bertin-Elisabeth, Victorien Lavou, Dominique Berthet.
Manuela Sáenz (1797-1856) est un personnage historique de l’Histoire hispano-américaine dont la renommée oscille entre rejet et acceptation. Les représentations tant historiques que littéraires ou iconographiques sont alors soumises à divers stéréotypes. Maîtresse du fameux Libérateur Simón Bolívar, son image est généralement construite en fonction de ce lien. Il s’agit dans cette étude de questionner les représentations de « la » Manuela Sáenz proposées au Venezuela depuis le XIXe siècle jusqu’au début du XXIe siècle avec l’idéologie chaviste. Comment le poids des premières représentations stéréotypées, moralisatrices et conservatrices d’auteurs comme Jean-Baptiste Boussingault ou encore Alfonso Rumazo perdure-t-il privilégiant l’image de la femme fatale et non de l’héroïne des Indépendances ou d’une femme féministe avant l’heure ?Ce travail se fonde, entre autres, sur les théories du déterminisme, de la réception, du décolonial, du féminisme et de l’intersectionnalité.En somme, il ressort que la construction des « Pères de la Patrie », héros officiels en Amérique hispanique, a invisibilisé certaines femmes et certaines « Mères de la Patrie » comme Manuela Sáenz. Et les nouveaux modèles proposés à la société vénézuélienne contemporaine via la Révolution Bolivarienne ne continuent-ils pas à instrumentaliser cette figure historique ?
Manuela Sáenz's representations in Venezuela : between stereotypes and Hi/stories
Manuela Sáenz (1797-1856) is a major figure in the Hispano-American history. Her personality and her reputation have been either warmly accepted or strongly rejected. Her historical, literary and iconographic representations are subjected to many stereotypes. Being the mistress of famous revolutionary (freedom fighter) Simon Bolivar, her popular image is rooted in that relationship.Within that study, I'm questioning the representations of Manuela Sáenz in Venezuela since the 19th century until the early 21st century considering the ideology of Hugo Chavez. How have stereotyped, moralistic and conservative representations from writers like Jean-Baptiste Boussingault or Alfonso Rumazo remain giving much more attention to the femme fatale instead of the national hero or the groundbreaking feminist figure?This academic work relies is relying on theoretical framework such as determinism, reception, decolonization, feminism and intersectionality.As a conclusion, the national construction of the "Founding Fathers" in Hispanic America rendered some women invisible and some "Founding Mothers" like Manuela Sáenz. One can wonder if the new role models in the contemporary Venezuelan society through the Bolivarian Revolution are not just mere exploitations of that historical figure?
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