Les femmes dans Beyrouth en guerre (1975-1990). Une approche géocritique des "Beirut Decentrists"
Auteur / Autrice : | Émilie Thomas Mansour |
Direction : | Tiphaine Samoyault |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance le 15/02/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparatistes (Paris) |
établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Lionel Ruffel |
Examinateurs / Examinatrices : Tiphaine Samoyault, Lionel Ruffel, Catherine Coquio, Evelyne Accad, Carol Mann | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Lionel Ruffel, Catherine Coquio |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La guerre du Liban (1975-1990) a vu émerger dès son commencement une littérature féminine caractérisée par le décentrement du regard et de la représentation, qui inspira le nom donné par Miriam Cooke aux auteures femmes ayant écrit la guerre à Beyrouth : les "Beirut Decentrists". Ces dernières sont à l’origine d’un corpus prolifique et hétérogène, dont les œuvres, pour la grande majorité hybrides et polyphoniques, se rejoignent dans une interrogation sur l’espace urbain comme protagoniste, et sur la place occupée par l’auteure dans un paysage en perpétuel devenir. Ce travail de recherche, qui s’inscrit dans la géocritique, se propose d’explorer les espaces investis par ces femmes pendant la guerre. Que peuvent-ils nous apprendre sur la ville en guerre ? Surtout, quelles Beyrouth(s) possibles peuvent naître après la tentative organisée d’un urbicide par la société de milices qui a contrôlé la ville pendant quinze ans ? Le corpus couvre la totalité de la durée de la guerre, mais il comprend aussi des textes écrits dans les années qui ont suivi, indiquant la prégnance de la guerre dans le temps de l’après-conflit. En quoi le point de vue des "Beirut Decentrists" peut-il contribuer à la construction de la mémoire dans un pays qui cultive l’amnésie tout en croulant sous un « excès de mémoire » ? Ces territoires traversés et transgressés où ville, écriture et expérimentation poétique s’entrecroisent, nous permettent de mettre en perspective les notions de frontières et les considérations binaires de centre et de périphérie. En proposant une lecture géographique des textes des Beirut Decentrists, nous espérons renouveler la perspective sur la guerre, sur les femmes dans la guerre, sur la perception de la ville et la façon de faire avec la mémoire de celles-ci.