Thèse soutenue

Les difficultés linguistico-culturelles chez les praticiens et les étudiants en interprétation de conférence (français/anglais-arabe)
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Auteur / Autrice : Mohannad Alhalaki
Direction : Daniel Gile
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Traductologie
Date : Soutenance le 11/01/2019
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
École : École supérieure d'interprètes et de traducteurs (Paris)
Laboratoire : CLESTHIA (Paris)
Jury : Président / Présidente : Fayza El Qasem
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Gile, Fayza El Qasem, Ivana Čeňková, Myriam Salama-Carr
Rapporteurs / Rapporteuses : Ivana Čeňková, Myriam Salama-Carr

Résumé

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La présente thèse tente d’identifier les difficultés et les spécificités linguistico-culturelles marquantes qui relèvent de l’environnement de l’interprétation (français/anglais-arabe) aussi bien en pratique qu’en formation. L’interprète arabophone utilise le dialecte au quotidien mais doit s’exprimer en arabe littéraire moderne dans les conférences internationales. Il fait alors face à une variété d’arabe non acquise depuis la naissance qui est sensiblement différente des dialectes locaux, notamment sur le plan morphosyntaxique. Ainsi, l’interprète arabophone peut être amené à déployer plus d’efforts que l’interprète francophone ou anglophone dans la production de son discours (traduisant quant à eux vers leur langue maternelle) et à travailler à proximité de la saturation cognitive (Gile, 2009). Nous avons collecté des données par trois moyens : a) un questionnaire rempli par 35 praticiens et enseignants de l’interprétation de conférence, b) deux types d’enquêtes par entretien, l’une auprès de 12 interprètes professionnels, et l’autre auprès de 14 étudiants et 8 enseignants-praticiens appartenant à 4 établissements et c) par l’analyse d’un corpus d’enregistrements de l’interprétation de 2 discours. Les explorations empiriques réalisées ont permis d’identifier un certain nombre de difficultés linguistiques que rencontrent les praticiens en activité ainsi que les enseignants et les étudiants participant à une formation d’interprètes. Nous y retrouvons notamment ce qui concerne la redondance dans le discours arabe et les difficultés qui découlent de la spécificité de l’arabe. L’ALM, notamment en phase de production orale, ne serait pas considéré comme une langue « A » au sens de l’AIIC. Il s’apparenterait plutôt à une langue « B ». Tous les participants ont mis l’accent sur la difficulté de la maîtrise de leur langue « A », l’ALM. L’analyse de corpus a notamment soulevé un grand nombre de fautes et de maladresses linguistiques dans le produit oral des interprètes professionnels. De ces constats, il résulte qu’il est important d’améliorer la maîtrise active de l’ALM chez les interprètes et les étudiants. Le perfectionnement linguistique dont il est question ne peut se faire par une simple immersion linguistique dans un pays arabophone. Il faudra en effet des efforts ciblés.