Thèse soutenue

La politique publique du cinéma en France (1981-2012)

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Auteur / Autrice : Shuai Cao
Direction : Philippe PoirrierYunshang Xiao
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 22/05/2019
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté en cotutelle avec Université des études internationales de Shanghai
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Georges Chevrier. Sociétés et Sensibilités (Dijon ; 2014-....)
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Xiaoquan Chu
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Poirrier, Yunshang Xiao, Laurent Martin, Claude Patriat, Xiaoi Yuan, Peixin Qian
Rapporteurs / Rapporteuses : Xiaoquan Chu, Laurent Martin

Résumé

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Le cinéma est né en France. En tant qu’art et industrie, le cinéma a connu des hauts et des bas en France pendant la période 1981-2012. Il s’est affronté à de nombreux défis internes et externes, qui ont donné lieu à la crise du cinéma, récurrente durant ces trente et un ans. Les pouvoirs publics, de leur côté, se réfèrent à des moyens financiers, réglementaires et politiques pour chercher à sauver le cinéma national de la crise, à assurer sa survie et à la faire prospérer. Notre recherche historique, en fondant sur des archives, porte ainsi sur le contexte, les ressorts, les mesures précises et les influences de la politique publique du cinéma durant cette période cruciale pour le cinéma français.De l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 jusqu’à la fin du premier septennat en 1988, le cinéma français a enregistré une chute de fréquentation, et les changements radicaux du paysage audiovisuel français et européen deviennent une grande menace pour le cinéma. Pour résoudre ces problèmes, Jack Lang mène d’abord une réforme du cinéma en mettant en œuvre des mesures anti-trust et en enrichissant le système d’aides au cinéma. Afin d’harmoniser les rapports entre le petit et le grand écran, l’Etat, à travers les lois de 1982 et de 1986 sur la communication audiovisuelle, procède à une réglementation selon laquelle la télévision doit investir dans le cinéma. En même temps, le gouvernement français tente d’exporter et de promouvoir ce modèle de la politique audiovisuelle et cinématographique en Europe et dans le monde.Les enjeux européens et internationaux dominent pendant la période suivante, de 1988 en 1999, une décennie marquée par l’ « exception culturelle ». Si le « plan cinéma » mis en place par Jack Lang arrive à renforcer le régime d’aides, la France donne la priorité à la promotion de ce régime en Europe, tout en défendant les intérêts de la profession du cinéma dans la directive « Télévision sans frontières » et en favorisant la création d’Eurêka audiovisuel, du fonds d’Eurimages et du programme MEDIA. Lors des négociations du GATT en 1993, avec les efforts conjoints des pouvoirs publics et des professionnels, le dossier d’audiovisuel et du cinéma se voit exclu des négociations car « la culture n’est pas une marchandise comme les autres ». Bien que cette norme soit remise en question avec l’AMI et le cycle de négociations de l’OMC à Seattle, la France est parvenue à la défendre. Dans ce contexte, le cinéma français a connu une relance, surtout depuis le milieu des années 1990, mais des déséquilibres et des déstabilisations subsistent et l’efficacité de la politique du cinéma est à nuancer.La dernière phase, de 2000 en 2012, est caractérisée notamment par l’accélération de la mondialisation et l’avènement de l’informatique. La politique cinématographique, mûrie pendant les deux décennies précédentes, doit s’adapter aux nouveaux enjeux du nouveau millénaire. Généralement, le cinéma français se trouve dans une situation ambivalente : d’un côté, il se porte bien à plusieurs égards, surtout en matière de la fréquentation et de la production, de l’autre, il est fragilisé par des événements du secteur : l’apparition des cartes d’abonnement Illimité, la fusion Vivendi-Universal, le piratage ... L’Etat joue un rôle de « pompier » en mettant en place une politique informatique et le crédit d’impôt et en élaborant la loi HADOPI pour lutter contre le piratage. Les collectivités territoriales investissent même de plus en plus dans le cinéma. Cependant, depuis 2008, dans un contexte de rigueur budgétaire, l’Etat procède à une modernisation du CNC ainsi qu’à une restructuration du système d’aides, ce qui soumet la politique publique du cinéma et le cinéma françaisà un avenir incertain.