Thèse soutenue

Le concept d'administration dans le système industriel : étude sur la pensée de Henri Saint-Simon

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Auteur / Autrice : Sayuri Shirase
Direction : Juliette Grange
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 20/12/2019
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités et Langues (Centre-Val de Loire)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interactions culturelles et discursives (Tours)
Jury : Président / Présidente : Pierre Musso
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Sophie Chambost, Alexandra Hyard, Pierre Crétois
Rapporteurs / Rapporteuses : Ludovic Frobert

Résumé

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En vue de réorganiser la société issue de la Révolution française, Henri Saint-Simon (1760-1825) conçoit un nouveau système social, nommé le « système industriel », qui se fonde sur « l’administration industrielle ». En 1818, il commence à mettre l’accent sur la nécessité d’une réforme administrative ; à ses yeux, l’administration gouvernementale exercée par les aristocrates et les militaires ne satisfait pas les intérêts de la classe des « industriels », constituée de producteurs de toutes sortes, de savants et d’artistes. Cette perception le conduit à envisager une administration des affaires publiques assumée par les industriels les plus compétents. S’il refuse l’administration bureaucratique de l’État, en quoi consiste « l’administration industrielle » ? En nous efforçant d’éclairer l’essence de cette conception, nous examinons également l’évolution de la pensée de Saint-Simon, allant de thèses libérales vers des thèses socialistes. Notre travail, composé de deux parties, vise à acquérir une vue d’ensemble du projet de système industriel (Chap. 1 à 3) et à analyser le concept d’« administration », ainsi que les propositions relatives à la réforme administrative (Chap. 4 et 5). Notre examen révèle que, sous la plume de Saint-Simon, le terme « administration » désigne une combinaison des capacités industrielles susceptible de réaliser l’utilité commune et le bonheur social. Malgré son insistance méritocratique sur la capacité, notre penseur ne prétend pas établir de nouvelles classes privilégiées en fonction de compétences particulières. La société ayant pour fondement l’association de tous les industriels, des simples ouvriers aux chefs d’entreprise, les industriels sont égaux dans la poursuite d’un but commun, l’intérêt général. Son projet de système industriel ambitionne de faire émerger un rapport égalitaire, horizontal et pacifique entre les hommes, lequel s’opposerait au rapport hiérarchique, vertical et guerrier établi par l’ancien système social.