Thèse soutenue

Caractérisation moléculaire et analyse fonctionnelle des leucémies B de mauvais pronostic

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Auteur / Autrice : Nadia Bougacha
Direction : Xavier Houard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie cellulaire et moléculaire
Date : Soutenance le 20/12/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physiologie, physiopathologie et thérapeutique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche des Cordeliers (Paris ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Muriel Umbhauer
Rapporteurs / Rapporteuses : Fawzia Louache, Éric Solary

Résumé

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L’objectif général de cette thèse a été d’approfondir la compréhension actuelle des bases génétiques et de la pathophysiologie de leucémies B agressives, à savoir deux sous-types de leucémie lymphoïde chronique (LLC) et la leucémie prolymphocytaire B (LPLB). La LLC, qui est la forme de leucémie adulte la plus fréquente en Occident, est caractérisée par une accumulation de lymphocytes B monoclonaux (CD20+, CD5+ and CD23+) dans le sang périphérique, la moelle osseuse ainsi que les organes lymphoïdes secondaires. La LLC est une maladie très hétérogène, où un large panel d’altérations génétiques mènent à des résultats cliniques variables. Le gain du bras court du chromosome 2 (gain 2p) est une anomalie chromosomique récurrente dans la LLC et d’autres cancers. Notre groupe avait décrit l’association du gain 2p avec la résistance aux traitements et des facteurs de mauvais pronostic comme l’IGHV non-muté et la délétion 11q. Des analyses cytogénétiques et moléculaires nous ont notamment permis d’identifier une région minimale de gain incluant entre autres les gènes XPO1 et REL. Dans la partie principale de ma thèse, l’analyse fonctionnelle du rôle de REL, par trois stratégies complémentaires d’inhibition pharmacologique, d’inactivation du gène et d’activation transcriptionelle, a permis l’identification de REL comme un acteur central de la survie cellulaire dans la LLC. De plus, j’ai développé plusieurs modèles cellulaires de LLC permettant la surexpression de n’importe quel gène, seul ou en combinaison, pour approfondir les études sur REL et XPO1, et identifier de potentielles coopérations oncogéniques menant au phénotype des LLC avec gain 2p. Enfin, nous avons analysé la hiérarchie et l’évolution clonale des anomalies chromosomiques dans les LLC avec gain 2p. La LLC avec délétion 17p est associée avec une absence de réponse aux traitements standards et donc avec la pire issue clinique possible. Nous avons montré que la délétion 17p et le gain 8q24 ont un impact synergique sur le résultat clinique, et que les patients ayant cette LLC « double-hit » ont un pronostic particulièrement défavorable. La LPLB est un lymphome agressif, habituellement résistant aux chimio-immunothérapies standard, et défini par la présence de prolymphocytes dans le sang périphérique excédant 55% des cellules lymphoïdes. Nous décrivons les aspects cytogénétiques et moléculaires d’une large cohorte de 34 cas de LPLB, ainsi que leurs réponses aux nouveaux inhibiteurs spécifiques in vitro. In fine, notre travail a permis une meilleure compréhension de la LLC et de la LPLB, et d’ouvrir la voie au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques.