Thèse soutenue

Ardeur et vengeance : anthropologie de la colère au XVIIe siècle

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Auteur / Autrice : Justine Le Floc'h
Direction : Emmanuel Bury
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 02/12/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Béatrice Guion
Examinateurs / Examinatrices : Denis Kambouchner
Rapporteurs / Rapporteuses : Lucie Desjardins, Bruno Méniel

Résumé

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L’objectif de cette étude est de déterminer comment la pensée et l’imaginaire de la colère se façonnent en France au XVIIe siècle à partir d’un corpus large de littérature morale, comprenant des traités de médecine, de théologie, de philosophie, de morale et de civilité. La colère compte alors parmi les passions et se définit, conformément à la proposition aristotélicienne, comme un désir de vengeance qui fait suite à une marque de mépris et qui se manifeste dans le corps par un bouillonnement de sang autour du cœur. Elle est également une des quatre humeurs du système médical hippocratico-galénique : la bile jaune (cholè) menace les colériques de fièvres et autres inflammations. Associée à une folie et à un vice chez Sénèque, l’Ire figure enfin dans le septenaire des péchés capitaux, aux côtés de l’Orgueil et de l’Envie. Mais l’anthropologie chrétienne lui reconnaît également de bons usages, et tout l’effort des moralistes, médecins et théologiens de l’époque moderne est de déterminer comment concilier la dimension naturelle et physiologique de la passion avec l’aspiration à la vertu dans l’usage du monde. Ces auteurs encouragent au gouvernement des passions, à la fois dans une démarche charitable, et afin de favoriser leur usage rhétorique dans la mise en scène de soi sur la scène mondaine. Notre étude contribue à l’histoire des émotions de l’époque moderne par l’analyse des discours qui ont forgé les représentations et l’imaginaire de la colère. En déployant le modèle topique de la colère à partir de la littérature morale, considérée comme une formation discursive composée des différents champs du savoir, elle participe à l’anthropologie historique de l’affectivité.