Thèse soutenue

Aristote : Du ciel III–IV : introduction générale, édition critique, traduction et commentaire

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Auteur / Autrice : Mai-Lan Boureau
Direction : Marwan Rashed
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 02/12/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches sur la pensée antique (Paris)
Jury : Président / Présidente : David Lefebvre
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Baptiste Gourinat, Oliver Primavesi
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Hoffmann, Annick Jaulin

Résumé

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Le présent travail de thèse propose une édition critique, une traduction et un commentaire des livres III et IV du traité aristotélicien Du ciel. La réalisation d’un stemma à partir d’une étude systématique des relations généalogiques des soixante manuscrits byzantins et des sources de la tradition indirecte a conduit à la sélection de dix manuscrits indépendants dont les variantes permettent enfin de reconstituer fidèlement les deux familles qui structurent la tradition textuelle du traité. L’apparat critique a été complété par l’ajout systématique des leçons transmises par le commentaire de Simplicius et le modèle perdu de la traduction de Guillaume de Moerbeke, ainsi que dans les occurrences les plus significatives, des leçons de la traduction arabe. Ces recherches construisent une base textuelle neuve pour l’interprétation du traité. On se propose de référer l’unité du De caelo non à un objet d’étude supposé (comme le monde ou le mouvement naturel) mais à un débat engagé contre le Timée sur la conception des principes et de l’explication. Cette perspective produit un principe d’articulation nouveau entre les textes et en particulier entre les livres III et IV. Dans le livre III, qui s’inscrit dans un geste résolument anti-platonicien dans la tradition physique du Περὶ φύσεως, la recherche d’éléments immanents au sensible se révèle aporétique et ne conduit qu’à une doxographie négative. Le livre IV surmonte incidemment la difficulté de normer la matière sans recourir à un principe transcendant en définissant les corps élémentaires par un mouvement naturel, qui permet en fin de compte d’inscrire tous les éléments dans un système topique.