Thèse soutenue

Jeux et théâtre dans l'œuvre dramatique de Shakespeare

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Auteur / Autrice : Louise Fang
Direction : Line Cottegnies
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 04/10/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Voix Anglophones. Littérature et Esthétique (Paris)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Vienne-Guerrin
Examinateurs / Examinatrices : Christine Sukic, Clotilde Thouret
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Marie Miller Blaise

Mots clés

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Résumé

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Ce travail propose de replacer l’œuvre dramatique de Shakespeare au sein des débats suscités par les jeux dans la première modernité anglaise. Soucieux de catégoriser l’ensemble des pratiques ludiques – alors désignées par les termes interchangeables « sport », « game », et « play » – selon des critères éthiques et religieux, de nombreux moralistes, que nous qualifions de « ludophobes », fustigent les passe-temps « malhonnêtes » au premier rang desquels figurent le théâtre commercial et les jeux de hasard. Face à ces attaques, on voit se dessiner dans l’œuvre de Shakespeare une défense des jeux et d’un homo ludens plus humaniste, affirmant un franc instinct de jouer qui n’est pas pour autant idéalisé. Si ce positionnement est parfois explicite, à travers la satire de personnages ludophobes comme Malvolio dans Twelfth Night par exemple, il se dévoile le plus souvent de biais, à travers une poétique des jeux qui parcourt l’ensemble de ses pièces. Car les références aux jeux et les métaphores ludiques sont nombreuses chez Shakespeare. Elles s’inscrivent dans une esthétique baroque qui s’accompagne aussi d’une vision sceptique et machiavélienne du monde politique dans les pièces historiques. Ce scepticisme laisse toutefois place à une vision pragmatique plus optimiste lorsque le dramaturge met en scène le triomphe de joueurs audacieux qui savent ruser avec les règles et parviennent à dominer, voire à abolir le hasard. À la lumière de ces métaphores émerge alors une conception des jeux qui repose en très large partie sur l’idée de maîtrise que Shakespeare place au cœur d’un art dramatique qui valorise le rapport ludique au théâtre et l’art de l’acteur.