Pouvoir et historiographie : les Histoires de Corse (XVe-XVIe siècles) entre France, Italie et Espagne
Auteur / Autrice : | Lucie Arrighi |
Direction : | Georges Martin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études romanes espagnoles |
Date : | Soutenance le 25/01/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Civilisations et littératures d'Espagne et d'Amérique du Moyen-Age aux Lumières (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Patricia Rochwert-Zuili |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Jardin, Jean-André Cancellieri, Alexandra Merle, Hélène Thieulin-Pardo | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Patricia Rochwert-Zuili, Jean-Pierre Jardin |
Résumé
Dans les années centrales du XVe siècle, un notaire corse du nom de Giovanni della Grossa écrit le tout premier récit historique de l’île dans un contexte géopolitique particulier où s’affrontent les partisans seigneuriaux de la Corse aragonaise et ceux de la Commune de Gênes. À la fois témoin et acteur des événements qui déchirent la Corse du Quattrocento, Giovanni della Grossa participe à la guerre géno-aragonaise en livrant sa vision du conflit : une Corse chaotique. À travers son récit, il entend réordonner sur le plan idéologique les partis politiques insulaires, à savoir communal et seigneurial. Pour ce faire, il invente des origines politiques à la Corse qu’il transforme en modèle. Ce modèle est celui d’une monarchie comtale régie par un comte de Corse dont sont issus les ennemis de la Commune de Gênes : les Cinarchesi. Cette légende politique, de surcroît sans fondements historiques, motive plusieurs réécritures de l’œuvre du notaire au cours du Cinquecento. Deux versions nous sont alors parvenues : la « version courte », éditée en 1594 sous le titre d’Historia di Corsica, et la « version longue », imprimée pour la première fois en 1910. Les Histoires de Corse désignent ainsi ce corpus historiographique complexe qui comprend deux compilations historiques de plusieurs écrivains des XVe et XVIe siècles que les copistes, les compilateurs et les éditeurs scientifiques ont confondus. Cette thèse vise alors à retrouver, parmi les versions manuscrites et leur paratexte, le récit historique médiéval corse, plus précisément son discours politique qui s’est égaré entre la France, l’Italie et l’Espagne au cours des guerres des XVe et XVIe siècles.