Thèse soutenue

Les muscles paravertébraux lombaires : de l’anatomie à l’étude en élastographie ultrasonore et par résonance magnétique, appliquées à la lombalgie chronique

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Auteur / Autrice : Maud Crézé
Direction : Olivier GageyMarie-France Bellin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du sport et du mouvement humain
Date : Soutenance le 11/07/2019
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Sud (1970-2019)
Laboratoire : Complexité, innovation, activités motrices et sportives (Orsay, Essonne ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Charles Court
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Gagey, Marie-France Bellin, Charles Court, Sébastien Laporte, Fabrice Duparc, Daphné Guenoun, Gaël Guilhem, Jean-Luc Drapé
Rapporteurs / Rapporteuses : Sébastien Laporte, Fabrice Duparc

Résumé

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La connaissance de l’anatomie des muscles paravertébraux lombaires et la compréhension de leur mode d’action représentent un enjeu majeur de la prise en charge des lombalgies. L’expérience chirurgicale montre que les muscles paravertébraux constituent une volumineuse masse musculaire dépourvue de gros tendons et engainée dans un fascia inextensible. En biomécanique, la force maximale d’un muscle est positivement corrélée à la surface de section des tendons et du corps charnu. Il existe probablement, au niveau lombaire, une étonnante discordance entre le volume musculaire, qui suggère une force élevé, et celui des tendons dont la résistance mécanique est très limitée. Les modèles biomécaniques classiques semblent inappropriées pour décrire le mode d’action des muscles paravertébraux. Selon certains modèles biomécaniques dérivés de la théorie des poutres, l’augmentation de la dureté ou élasticité au sein du compartiment paravertébral serait le mécanisme principal de la stabilisation de la colonne vertébrale.Ces travaux se sont articulés autour de deux grands axes. L’axe anatomique avait pour objectif de vérifier l’hypothèse de la discordance morphologique tendon/muscle des principaux muscles paravertébraux lombaires. L’axe radiologique avait pour objectif la mise en place de protocoles d’élastographie par résonance magnétique et ultrasonore pour l’exploration de l’élasticité des différents muscles paravertébraux lombaires au repos et dans plusieurs postures différentes.Les résultats des travaux anatomiques montrent un ratio de surface tendon/muscle du multifudus et de l’iliocostalis extrêmement bas et une petite surface de section du multifidus suggérant que muscles ne sont pas capables de générer l’extension dorsale de la colonne lors de la contraction musculaire. Ils semblent plutôt stabiliser la colonne vertébrale en lui assurant une certaine rigidité assurée par un volume musculaire conséquent confiné dans une loge inextensible. Au moyen de l’élastographie, nous montrons que l’élasticité des muscles paravertébraux est la plus basse au repos, en décubitus et qu’elle n’est pas influencée par la flexion ou l’extension passive de la colonne, ni par l’étirement du fascia thoracolombaire. L’élasticité augmente lors des positions : assise, debout, penchée en avant et en arrière. Le comportement biomécanique de chaque muscle est différent selon les postures. Ces travaux confirment qu’il existe des modifications significatives de l’élasticité lors de la mise en charge de la colonne. Les lombalgies sont associées à des modifications d’élasticité de la colonne et des muscles paravertébraux observées lors de l’examen clinique, l’élastographie pourrait permettre de les explorer et de les caractériser de façon objective et non invasive.