Thèse soutenue

Gouvernement de la visibilité religieuse et reconfiguration des frontières symboliques : La gouvernance de l'islam à travers quatre cas d'étude franco-britanniques

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Auteur / Autrice : Alice Picard
Direction : Érik Neveu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 08/11/2019
Etablissement(s) : Rennes 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science Politique (Rennes ; 2016-2021)
Partenaire(s) de recherche : ComuE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Laboratoire : Centre de recherches sur l'action politique en Europe (Rennes) (1973-2016)

Résumé

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Par l'exploration comparative de quatre cas d'étude municipaux, en France, en Angleterre et en Écosse, cette thèse se propose de contribuer au débat scientifique entre « modèles nationaux » (part du national) et autonomie locale. En s'appuyant sur la sociologie des problèmes publics et la sociologie de l'action publique, notre thèse se donne pour ambition d'étudier la manière dont la régulation du fait musulman – défini comme conjonction entre l'organisation d'un culte et la présence de populations musulmanes diversement pratiquantes – est affectée par la construction d'un « problème musulman » à diverses échelles : locale, nationale et internationale. Afin de déterminer si l’islam constitue une catégorie d’intervention publique, nous mobilisons l’approche cognitive des politiques publique et l’analyse de leur instrumentation. Notre démarche socio-historique impose de recourir ponctuellement à la notion de « sentier de dépendance ». Cette thèse met en évidence trois résultats principaux. Le premier est que le contexte national reste une variable prépondérante des choix de politiques publiques municipaux. Le deuxième est que la gouvernance du fait musulman doit être appréhendée comme une configuration triangulaire au sein de laquelle sont allouées des ressources matérielles et symboliques. Le troisième est que malgré les différences nationales, une convergence peut être observée au cours des quinze dernières années sous l'influence du cadrage sécuritaire du «problème musulman ». Il en résulte, dans les deux pays, une tendance à la surveillance des comportements musulmans qui fait évoluer l'action publique de la gouvernance au gouvernement. Cette évolution s’appuie sur la redéfinition des frontières symboliques entre espaces public et privé mais aussi de la nation. La religiosité musulmane fait l’objet d’une entreprise symbolique qui vise à en déterminer les expressions (in)acceptables.