Thèse soutenue

Lutter en ville au Soudan : éthnographie politique de deux mouvements de contestation : Girifna et Sudan Change Now

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Auteur / Autrice : Clément Deshayes
Direction : Barbara Casciarri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire sur l'architecture, la ville, l'urbanisme et l'environnement
Jury : Président / Présidente : Alain Bertho
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Deboulet, Judith Hayem
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Denis, Hamit Bozarslan

Résumé

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Cette thèse analyse les transformations du militantisme urbain en situation autoritaire au travers de l’étude de deux mouvements de contestation de constitution récente au Soudan : Girifna et Sudan Change Now. Ces organisations d’un nouveau type sont devenues depuis 2010 des acteurs majeurs de la contestation grâce à des actions protéiformes et innovantes dans un contexte socio-politique marqué par la séparation du Soudan du Sud et une crise économique d’ampleur inégalée. La naissance de ces groupes, comme dans d’autres pays d’Afrique et du Moyen Orient, interroge sur les mutations de l’engagement contestataire en « situation globale » et sur la possibilité d’expression d’un dissentiment explicite dans des configurations autoritaires de pouvoir. Au travers d’une ethnographie de longue durée, cette recherche montre la manière dont ces rébellions se construisent au plus proche, dans l’entrelacs des réseaux de solidarité familiale, de quartier, de classe et en s’insérant dans les contre-cultures de la jeunesse urbaine. Nous interrogeons la manière dont ces mouvements de contestation, tout en dessinant et produisant les frontières et les représentations de la « ville militante », articulent leur action locale et internationale. Les militants et les mouvements participent aux processus multidimensionnels de la phase actuelle de la globalisation tout en subissant ses aspects les plus inégalitaires. Par ailleurs, nous avons analysé la contestation urbaine non seulement dans son interaction avec l’État et la répression, mais aussi dans son imbrication dans les structures politiques qui s’expriment au travers des hiérarchisations sociales et des processus de domination que ces groupes militants contribuent paradoxalement à produire autant qu’à contester.