Thèse soutenue

Ecrire l'histoire au début du XIVème siècle : la chronique du frère dominicain Francesco Pipino de Bologne

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Stephane Bruneau-Amphoux
Direction : Jean-Louis Gaulin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 19/01/2019
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (Lyon ; 1977-....)
établissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Nicole Bériou
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Hodel
Rapporteurs / Rapporteuses : Giuliano Milani, Isabelle Heullant-Donat

Résumé

FR  |  
EN

La thèse porte sur la chronique, très peu étudiée, du frère dominicain Francesco Pipino (années 1270-après 1328) consignée dans un manuscrit unique conservé à la Biblioteca Estense Universitaria de Modène (ms. lat. 465). Cette longue chronique (cent quatre-vingt-un folios auxquels s’ajoutent un sommaire en six folios) est structurée en trente-et-un livres qui, à trois exceptions près, sont intitulés d’après le nom d’un empereur, de Charlemagne à Albert de Habsbourg. Le premier volume fournit une analyse en trois parties des derniers livres de la chronique (XXVII à XXXI) qui concernent les années 1250-1320 environ. Le second volume de la thèse regroupe les sources, la bibliographie et les annexes (dont une édition et une traduction des derniers livres de la chronique).La première partie de la thèse fait le point sur la vie et l’œuvre de Francesco Pipino, dont la présence est particulièrement attestée à Bologne et Padoue, où il remplit notamment les fonctions d’archiviste, de vice-prieur et de prieur conventuels. L’itinérance de Francesco Pipino l’a également mené en Orient, une première fois pour un pèlerinage en Terre sainte (1320) et très probablement une seconde fois dans le cadre de la Société des frères pérégrinants.La deuxième partie de la thèse interroge les opérations intellectuelles propres à l’historien en portant le regard sur les sources utilisées et leur traitement. Francesco Pipino peut reprendre ses sources historiographiques verbatim, il peut aussi les résumer. Il recourt également à des sources diplomatiques : bulles et lettres peuvent constituer un chapitre entier ou être remployé sous forme d’extraits. D’autres types de sources sont mobilisées : sources épigraphiques, archéologiques et orales. Francesco Pipino est rarement servile face à ses sources, qu’il critique.La chronique porte également la marque de l’ordre des frères prêcheurs, dans ses choix hagiographiques, par l’exemplarité du récit ou encore par l’insertion de quelques figures dominicaines dans le temps de l’histoire.La troisième partie livre une triple lecture politique de la chronique, qui s’inscrit dans le contexte de la lutte entre le Sacerdoce et l’Empire. La structuration impériale de la chronique donne la précellence aux empereurs. En accordant la qualité d’empereur au roi des Romains, Francesco Pipino minore le rôle du couronnement impérial et, partant, des prétentions théocratiques. Ses positions politiques sont, de manière générale, pro-impériales. Au sein de chaque livre, après un premier ensemble narratif consacré à l’empereur, un deuxième ensemble traite des papes ayant officié sous l’empereur qui donne son nom au livre. Francesco Pipino reste mesuré dans son appréciation des différents pontificats, bien qu’il condamne ici encore les prétentions théocratiques de la papauté. Dans un troisième temps, chaque livre se clôt par les événements survenus dans les cités italiennes, dans les royaumes européens et en Orient. L’analyse prend ici appui sur le cas de la cité de Bologne à la fin du XIIIe siècle, dont les divisions sont dénoncées.