Thèse soutenue

Inégalités de Sobolev optimales : approches dynamiques

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Auteur / Autrice : Simon Zugmeyer
Direction : Louis DupaigneIvan Gentil
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mathématiques
Date : Soutenance le 19/11/2019
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Informatique et Mathématiques de Lyon (2009-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Institut Camille Jordan (Rhône ; 2005-....)
Jury : Président / Présidente : Jean Dolbeault
Examinateurs / Examinatrices : Louis Dupaigne, Ivan Gentil, Marjolaine Puel, Filippo Santambrogio
Rapporteurs / Rapporteuses : Monica Musso, Maria J. Esteban

Résumé

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Les inégalités de Sobolev, depuis leur preuve en 1938, ont été l'objet d'une intense recherche, et ont permis de nombreuses applications dans des domaines variés de l'analyse et des probabilités. Elles sont notamment au cœur de l'étude des équations aux dérivées partielles, car elles traduisent des propriétés fondamentales des dérivées au sens faible : l'intégrabilité d'une dérivée au sens faible implique la régularité au sens fort. Les dérivées au sens faible, ou au sens des distributions, constituent un cadre particulièrement efficace dans la résolution d'EDP, en permettant par exemple de donner du sens à la dérivée d'une onde de choc, phénomène se manifestant même dans des modèles physiques très simples. Pour la majorité des applications, connaître la forme optimale d'une inégalité ne présente pas beaucoup plus d'intérêt que d'avoir une estimation des constantes impliquées dans l'inégalité. Toutefois, la recherche d'inégalités optimales est une entreprise riche pour (au moins) deux raisons. La première, c'est que les inégalités fonctionnelles sont naturellement liées aux EDP, et donc aux modèles physiques. Les fonctions optimales sont alors exactement les solutions d'énergie minimale du problème physique sous-jacent. L'autre raison est le lien très fort entre les inégalités de Sobolev et la géométrie de l'espace ambiant. Par exemple, l'inégalité isopérimétrique dans l'espace euclidien est équivalente à un cas de l'inégalité de Sobolev classique. Le manuscrit de thèse est divisé en 5 chapitres. Les deux premiers constituent l'introduction, d'abord en Français, puis en Anglais, dans laquelle les concepts et outils utilisés dans les chapitres suivants sont définis. Ainsi, on rappelle quelques résultats intéressants de la théorie de Brunn-Minkowski, puis du transport optimal, ces deux théories étant le point de départ du chapitre 3. Ensuite, on présente la méthode de Bakry et Émery, qui opère en quelque sorte une renversement des intérêts : au lieu d'utiliser des inégalités de Sobolev pour étudier le comportement en temps long de solutions à certaines équations, comme la chaleur, on utilise les solutions de ces équations pour montrer des inégalités de Sobolev. Les chapitres 3, 4, et 5 sont des reproduction plus ou moins verbatim des articles écrits au cours de cette thèse. Dans le chapitre 3, on utilise une inégalité de Borell-Brascamp-Lieb améliorée, prouvée dans l'introduction grâce au transport optimal, afin de démontrer de nouvelles inégalités à trace, c'est-à-dire qui impliquent les valeurs d'une fonction au bord de son domaine de définition. La clé de cette étude est l'introduction d'une convolution infimale. Dans le chapitre 4, un article écrit en collaboration avec Ivan Gentil, les variétés riemanniennes sont à l'honneur. Grâce à la théorie des semigroupes de Markov, on montre des inégalités de type Poincaré à poids et Beckner à poids en étudiant les solutions d'EDP paraboliques linéaires, avec des hypothèses relativement faibles sur les variétés en question. Les variétés de dimension effective négative (mais à courbure strictement positive) constituent un nouveau cas intéressant d'application des méthodes développées dans le chapitre. Finalement, le chapitre 5 présente un cadre efficace pour démontrer des inégalités de Sobolev optimales dans des domaines convexes de l'espace euclidien, et facilement adaptable au cas des variétés riemanniennes. Les équations considérées dans ce chapitre sont de nature assez différente à celle du chapitre 4, car elles sont non linéaires, et avec des contraintes au bord, ce qui empêche complètement l'utilisation des techniques de semigroupes. Malgré cela, les résultats obtenus dans ce cadre sont sensiblement similaires à ceux du cas linéaire