Thèse soutenue

Praeceptor germaniae : Marie Leprince de Beaumont outre Rhin

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Auteur / Autrice : Ivana Lohrey
Direction : Catriona SethRotraud von Kulessa
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, Littératures et Civilisations
Date : Soutenance le 09/12/2019
Etablissement(s) : Université de Lorraine en cotutelle avec Universität Augsburg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Littératures, Imaginaire, Sociétés (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Fabio Forner
Examinateurs / Examinatrices : Catriona Seth, Rotraud von Kulessa, Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval
Rapporteurs / Rapporteuses : Fabio Forner, Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval

Résumé

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Marie Leprince de Beaumont, romancière, journaliste et pédagogue, fut l’un des écrivains du XVIIIe siècle les plus connus en France et en Europe. Le grand nombre de traductions de son œuvre jusqu’à la fin du XIXe siècle, en particulier de ses « Magasins », témoigne de l’importance de sa contribution à la circulation des idées. Cependant, le nom de Marie Leprince de Beaumont [environ 1711-1780], écrivain prolifique de son temps, a été largement oublié. Parfois, les gens l’associent encore au conte de fées « La Belle et la Bête », mais même dans ce cas, le lien est rarement établi. Au cours de sa vie, cette auteure et éducatrice était connue pour un corpus d’ouvrages beaucoup plus vaste, en particulier pour ses écrits éducatifs. Ceux-ci s’adressaient à des personnes d’âges et de professions différents et constituaient ainsi un type d’écriture très nouveau. Les nombreuses éditions de ces textes et leur diffusion en France et dans toute l’Europe témoignent de sa popularité et de la notoriété de l’auteure. Pourtant, l’image de l’auteure oscille entre celle de « bigot catholique » et celle de « dame pieuse et travailleuse », en fonction du contexte socioculturel et du caractère de son lecteur. Voltaire, par exemple, nota : « Il y a une Madame de Beaumont-Leprince qui fait une sorte de catéchisme pour les jeunes filles », tandis que Johann Wolfgang von Goethe recommandait ses travaux à sa sœur cadette, Cornelia. Alors que l’Inquisition espagnole avait interdit certaines de ses œuvres en raison de leur caractère progressiste, elles étaient généralement les bienvenues dans les pays germanophones, même si leurs traductions devaient être partiellement adaptées à un public de lecteurs protestants ou catholiques. En dépit de ces examens contradictoires, son attitude proactive et novatrice est largement démontrée, notamment en ce qui concerne l’égalité des femmes en matière d’acquisition de connaissances. Nous avons analysé ces images contradictoires et la réception de Marie Leprince de Beaumont dans les pays germanophones afin de montrer son influence pédagogique et l’utilisation pédagogique de son œuvre. Nous discutons les raisons de son oubli au 19e siècle ainsi que les stratégies d’adaptation des éditeurs pour maintenir ses œuvres en vie. Ainsi cette recherche montre que cette auteure française mérite le droit sa place dans le panthéon littéraire.