Thèse soutenue

Adhésion, inactivation et persistance des adénovirus dans des biofilms d'eau potable

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Auteur / Autrice : Maryse Iris Sedji
Direction : Laurence MathieuIsabelle Bertrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 19/12/2019
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Chimie Physique et Microbiologie pour les Matériaux et l’Environnement (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Alexis de Rougemont
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Mathieu, Leslie Ogorzaly, Laurent Moulin, Grégory Francius, Patrick Di Martino
Rapporteur / Rapporteuse : Leslie Ogorzaly, Laurent Moulin

Résumé

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Bien que les épidémies virales liées à la consommation de l’eau potable soient rares, elles soulignent la capacité des virus entériques à persister et diffuser dans les réseaux d’eau potable. Le devenir des virus entériques en cas de contamination des réseaux d’eau est largement méconnu alors que ces informations sont indispensables pour améliorer les procédures de prise en charge. Parmi les virus entériques, les adénovirus ont une prévalence élevée dans le milieu hydrique en particulier dans les réseaux de distribution au moins en termes de génome. Dans ce contexte, l’accumulation d’un adénovirus de sérotype 2 et du bactériophage PR772, utilisé comme modèle des adénovirus, a été étudiée en réacteurs visant à reproduire la formation de biofilms d’eau potable. Ces travaux de thèse visaient d’une part à étudier leur accumulation sur des surfaces en polyéthylène haute densité (PEHD) colonisées ou non par des biofilms d’eau potable de quelques semaines et d’autre part à évaluer le rôle du biofilm vis-à-vis des particules virales lors des traitements de désinfection par le chlore. Nous avons tout d’abord développé une méthode d’ICC-qPCR permettant de quantifier les adénovirus infectieux dans l’environnement hydrique. Cette approche facilite également la quantification des adénovirus infectieux à l’échelle du laboratoire. Pour les expérimentations en réacteurs, les caractéristiques physico-chimiques des deux virus et des surfaces ont été étudiées. Nous avons observé une taille, un diamètre hydrodynamique et une hydrophobie plus élevée pour l’adénovirus et une densité de charge plus élevée pour le phage. Le biofilm entraîne, lui, une diminution de l’hydrophobie mais une augmentation de la rugosité. En termes d’accumulation, les deux virus se sont comportés différemment avec une vitesse d’accumulation systématiquement plus élevée pour l’adénovirus. L’accumulation du phage PR772 a été significativement diminuée par la présence d’un biofilm ce qui a accentué la différence entre les deux virus. Lorsque la chloration (10 mg/L) a été appliquée sur les virus en suspension et accumulés au biofilm. L’adénovirus s’est avéré plus sensible à la chloration que le phage. La sensibilité des deux virus au chlore est diminuée lorsqu’ils sont accumulés sur les surfaces colonisées par un biofilm montrant son rôle protecteur contre cet oxydant. Nos résultats confirment le rôle de l’hydrophobie notamment sur la localisation des virales, mais la densité de charge interviendrait également dans l’accumulation virale aux surfaces.