Thèse soutenue

Saint-Riquier (VIIe-XIe siècles) : histoire, mémoire, hagiographie

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Thomas Ledru
Direction : Michèle Gaillard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire médiévale
Date : Soutenance le 13/12/2019
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches historiques du Septentrion (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Laurent Morelle
Examinateurs / Examinatrices : Michèle Gaillard, Laurent Morelle, Brigitte Meijns, Charles Mériaux, Noëlle Deflou-Leca
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Morelle, Brigitte Meijns

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Selon la tradition, l’abbaye de Saint-Riquier, près d’Abbeville, dans la Somme, a été fondée vers 625 par Riquier, un laïc converti à la vie religieuse (décédé vers 645). L’histoire de cette abbaye jusqu’aux environs de 1100 nous est connue grâce à la chronique rédigée par le moine Hariulf. Ce dernier, né dans le Ponthieu vers 1060, entra enfant à Saint-Riquier et y resta moine jusqu’en 1105, année où il devint abbé d’Oudenburg, près d’Ostende. Le manuscrit original de la chronique d’Hariulf a disparu dans l’incendie de l’abbaye de Saint-Riquier en 1719. Par chance, des copies en avaient été faites au XVIIe siècle. L’édition de référence est celle de Ferdinand Lot en 1894. Outre les informations de nature événementielle qu’elle rapporte, la valeur de cette chronique réside dans les actes qu’Hariulf y a recopiés et qui font qu’elle tient à la fois de la chronique, des gesta abbatum et du cartulaire. Si la chronique d’Hariulf est utilisée depuis longtemps comme source d’information sur l’histoire de la Picardie, elle n’a encore jamais été étudiée pour elle-même, en temps qu’œuvre à la fois littéraire, historique, mémorielle et hagiographique rédigée, avec toute sa subjectivité, par un moine de l’abbaye de Saint-Riquier. Le but de cette thèse de doctorat est donc d’étudier en détail cette chronique pour répondre aux trois questions suivantes : pourquoi Hariulf a-t-il rédigé cette chronique ? Comment a-t-il procédé concrètement ? Comment a-t-il reconstruit l’histoire de son abbaye ? Cette étude, à la frontière entre histoire, mémoire et hagiographie, nécessite une analyse approfondie de la forme et du fond de la chronique d’Hariulf. En ce qui concerne la forme, nous nous intéressons à ce qu’on pourrait appeler « l’atelier de l'historien », autrement dit à la méthode de travail d’Hariulf : quelles ont été ses sources ? Comment les a-t-il utilisées ? Comment a-t-il comblé les lacunes de sa documentation ? Qu’a-t-il choisi d’ignorer et pourquoi ? En ce qui concerne le fond, nous nous intéressons aux thèmes principaux figurant dans la chronique d’Hariulf : histoire de l’abbaye, succession des abbés, saints honorés, rapports avec les pouvoirs laïques (notamment les comtes de Ponthieu) et ecclésiastiques (notamment les évêques d’Amiens), évolution du temporel de l’abbaye, etc. En définitive, il s’agit de mettre en évidence le fonctionnement de la pensée d’Hariulf ainsi que ses centres d’intérêt et de préoccupation afin de mieux comprendre les raisons et les modalités de la rédaction de sa chronique.