Espace(s) public(s) des débats télévisés au Cameroun : constitution, acteurs et économie(s) de production
Auteur / Autrice : | Simon Ngono |
Direction : | Bertrand Cabedoche |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'Information et de la Communication |
Date : | Soutenance le 18/10/2019 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe de recherche sur les enjeux de la communication (Grenoble, Isère, France ; 1978-....) |
Jury : | Président / Présidente : Isabelle Garcin-Marrou |
Examinateurs / Examinatrices : Benoit Lafon | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jocelyne Arquembourg-Moreau, Thomas Atenga |
Mots clés
Résumé
Le présent travail porte sur l'hypothèse de la constitution d'un espace public avec le développement des débats télévisés au Cameroun. Il s’appuie sur un corpus de 227 émissions de Canal presse et Droit de réponse de 2012 à 2017 et sur des entretiens semi-directifs réalisés auprès des acteurs-invités et de présentateurs des débats télévisés. Les résultats obtenus révèlent que la constitution d’un espace public de débats télévisés camerounais est marquée par des logiques de « concurrence-coopérative » entre acteurs sociaux hétéroclites, et où la polémique émerge comme registre de prise de parole dominant qui gouverne les stratégies de mise en visibilité. Les résultats rendent également compte des dynamiques d'occupation de l’espace public des débats télévisés. Sur ce point, ce travail montre que les débats télévisés se formalisent autour d’un contrat de communication qui favorise l’accès majoritaire/prioritaire de certaines catégories d’acteurs, à l’instar des journalistes, des opérateurs politiques, des universitaires, des hommes de droit (avocats), des entrepreneurs de l’humanitaire et de la société civile. Enfin, les résultats de ce travail indiquent que les débats télévisés s’apparentent à des espaces de production de soi durant lesquels les stratégies de légitimation du discours, la recherche de légitimité et la captation du public s’enchâssent. L'originalité de ce travail réside dans le dépassement de la thèse habermassienne sur l'espace public. Ceci dans la mesure où l'espace public camerounais apparaît comme un enjeu pour la communication de l'État qui s'en sert pour y diffuser des informations gouvernementales, pour y dépêcher les médiateurs, pour normaliser les échanges dans une perspective de démocratisation et d'échange populaire.