Thèse soutenue

Penser la ''métropole nocturne'' : entre tensions, risques et opportunités : une première approche des nuits de la métropole lyonnaise à travers le concept de qualité de vie

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Auteur / Autrice : Nicolas Chausson
Direction : Olivier SoubeyranLuc Gwiazdzinski
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Geographie
Date : Soutenance le 04/07/2019
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Guillaume Faburel
Examinateurs / Examinatrices : Nadine Cattan, Sandra Mallet
Rapporteur / Rapporteuse : Will Straw, Philippe Vidal

Résumé

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Temps de l’obscurité et du repos social, la nuit urbaine a longtemps été considérée comme une discontinuité dans le rythme global de la société. Cependant, les temps changent. Entraînées par le mouvement de la société contemporaine, les nuits de nos villes s’animent et deviennent un nouvel espace-temps de la vie quotidienne.Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, une ville qui se veut internationale, attractive et dynamique, est représentée comme vivant intensément la nuit. Cette dernière autorise effectivement le fonctionnement en continu de l’économie mondialisée. Elle répond également au désir de vivre intensément éprouvé par les individus contemporains pour qui le « tout, tout le temps, tout de suite » devient une norme de la vie hypermoderne.Si la nuit cristallise de nombreux enjeux de la société contemporaine, elle est de plus en plus tiraillée entre deux forces antagonistes. D’un côté, la nuit doit être animée pour répondre aux exigences économiques et à l’envie de divertissement des habitants. Mais de l’autre, elle doit rester une temporalité apaisée pour assurer le nécessaire repos de la société.Entre temps global et temps local, animation et apaisement, divertissement et repos, les nuits de nos villes apparaissent comme un nouveau champ de tension où les notions de conflits et de régulation sont souvent présentées comme des données centrales des politiques publiques locales. Mais en étant régulièrement analysée au prisme des conflits et de la régulation de ses activités, la nuit reste finalement peu considérée comme une dimension singulière de nos villes. Pourtant, en se référant à d’autres territoires, mais aussi à des activités, des économies, des populations ou encore, des pratiques reconfigurées, la nuit illustre finalement la recomposition temporaire de tout un système urbain.Entre enjeu d’animation et enjeu d’apaisement de la ville, cette thèse de doctorat se propose de mieux comprendre le fonctionnement de la nuit urbaine. En nous appuyant sur le cas des nuits de la métropole lyonnaise en France, nous analyserons notre objet de recherche du point de vue de sa symbolique, de ses représentations, de son organisation spatiale et temporelle ou encore de ses activités. Afin de dépasser la notion de conflit, nous proposons également d’aborder la nuit sous un angle renouvelé. Pour opérer ce changement, nous avons choisi d’aborder la nuit à travers le concept de qualité de vie qui suppose de mettre en regard les potentialités d’un cadre de vie donné - celui de la nuit urbaine - avec les aspirations de celles et ceux qui le fréquentent de manière constante ou temporaire.Entre animation et apaisement de la ville, nos investigations nous conduiront à formuler des pistes de réflexion afin d’imaginer des nuits urbaines plus accueillantes, inclusives et soucieuses de la qualité de vie des individus. Nous proposerons notamment de mieux intégrer la dimension nocturne des territoires dans la pratique de l’urbanisme et de l’aménagement urbain ou encore de repenser les aménités de la ville à travers l’élaboration d’une politique publique de la nuit. Pour ce faire, il nous semble indispensable de placer les individus au centre de la démarche pour faire de la nuit le sujet d’un vaste projet urbain pensé par et pour la qualité de vie.