Thèse soutenue

Les Défis pour la Politique Macroprudentielle dans la Zone Euro : Effets de Report Transfrontaliers et Problèmes de Gouvernance

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Auteur / Autrice : Marcos Carias Flores
Direction : Jean-Marc FiguetFlorina-Cristina Semenescu-Badarau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 23/05/2019
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Entreprise, économie, société (Pessac, Gironde ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'analyse et de recherche en économie et finance internationales (Pessac ; 1976-2021)
Jury : Président / Présidente : Anne-Gaël Vaubourg
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Christophe Poutineau, Camélia Turcu

Mots clés

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Résumé

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Considérant les fragilités d’une union monétaire hétérogène, ainsi que l’incapacité de la politique monétaire unique pour stabiliser les cycles financiers nationaux, des nouveaux outils pour sauvegarder la stabilité financière sont de rigueur dans l’Union Economique et Monétaire (UEM). En réponse à la crise financière, les économies avancées ont fortifié la boite à outils avec l’approche macroprudentielle à la réglementation prudentielle ; à savoir la pratique de se servir des instruments prudentiel dans le but de protéger la santé du système financier dans sa globalité et l’économie réelle, et plus seulement la santé des banques individuellement. La politique macroprudentielle porte sur ses épaules la responsabilité de maîtriser le risque systémique dans l’Union, mais les hétérogénéités nationales qui la caractérisent entraînent des redoutables défis. Cette thèse a comme but d’enrichir le débat en examinant comment les hétérogénéités macrofinancières et institutionnelles peuvent conditionner la conduite des politiques macroprudentielles. Il s’agit d’un sujet souvent abordé dans la littérature macroéconomique d’après-crise, mais la réflexion est souvent fondée sur des prémisses ne prenant pas compte des complexités inhérentes aux concepts fondamentaux, tels que la stabilité financière elle-même. Plutôt que construire des modèles davantage sophistiqués visant à incorporer toutes les dimensions du phénomène, il est possible d’améliorer l’exercice de modélisation en portant en réévaluant les bases conceptuelles. Pour cette raison, le premier chapitre est dévoué à un survol critique de la littérature dans lequel on identifie plusieurs points de tension souvent ignorés, puis on les interprète dans le contexte de l’UEM. Sur la base des enseignements du chapitre I, le chapitre II aborde la question de s’il est souhaitable que les régulateurs se soucient de stabiliser le cycle financier national en présence d’effets de report transfrontaliers, tel que dans le régime en vigueur. Dans ce but, on se sert d’un modèle statique Néo-Keynésien à deux pays où l’utilisation du coussin de fonds propres contracyclique dans le cœur nuit à la stabilité financière de la périphérie via le marché interbancaire. En comparant une règle de stabilisation nationale à un régime où le régulateur du cœur internalise les effets de report, on cible des scénarios où le statu quo se révèle sous-optimal. Finalement, le chapitre III s’intéresse aux importantes divergences institutionnelles qui existent entre les régulateurs nationaux. En examinant l’information officielle, ainsi que les évaluations du FMI et du FSB, on documente les différences qualitatives dans le cadre de gouvernance à travers six axes : mécanismes de coordination, complétude des instruments, indépendance, fluidité du processus de décision, force du mandat légal, degré de transparence et recours à la communication. Sachant que les caractéristiques institutionnelles affectent la vitesse de réaction, on propose un index synthétique comparatif pour capturer quantitativement comment ces divergences institutionnelles sont susceptibles d’influencer le biais à l’inaction. On trouve que les pays sont inégalement protégés contre le biais d’inaction, mais qu’il existe différentes approches possibles pour créer des cadres de gouvernance résilients.