La didactique du français dans la Hongrie de l'entre-deux-guerres : acteurs, outils, représentations
Auteur / Autrice : | Catherine Tamussin |
Direction : | Tamás Szende |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage: linguistique et didactique des langues |
Date : | Soutenance le 10/12/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Institut national des langues et civilisations orientales (Paris ; 1971-....) |
Laboratoire : Equipe de recherche Pluralité des langues et des identités en didactique : acquisition, médiations (Paris) - Pluralité des langues et des Identités : Didactique- Acquisition- Médiations / PLIDAM EA 4514 | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Tamás Szende, Eva Oszetzky, Ildikó Lőrinszky, George Alao |
Rapporteurs / Rapporteuses : Eva Oszetzky, Ildikó Lőrinszky |
Mots clés
Résumé
Le traité de paix signé en 1920 à Trianon, réduisant des deux-tiers le territoire et la population de la Hongrie vaincue, engendre une crise diplomatique franco-hongroise. Ce contentieux a-t-il eu un impact sur l’enseignement du français et sur la représentation de la culture française en Hongrie ? La réforme de l’enseignement secondaire de 1924 introduit le français, l’anglais et l’italien à côté de l’allemand obligatoire. On constate alors un essor spectaculaire du français dans les lycées. Cet essor ainsi que la création du premier lycée bilingue français-hongrois montrent l’influence de la culture française et le rôle actif des diplomates français en poste à Budapest malgré les consignes restrictives de Paris. Le Collège Eötvös, créé en 1895 sur le modèle français de l’École Normale Supérieure joue aussi un rôle déterminant dans la formation d’une élite enseignante francophone et francophile. L’approche allemande Kulturkunde, visant l’étude de l’esprit d’un peuple à travers sa littérature, pénètre dans les cercles pédagogiques hongrois. L’accueil est ouvert mais réservé quant aux dérives nationalistes possibles. L’analyse des manuels de français montre que les auteurs inscrivent cette approche dans la tradition francophile de l’élite intellectuelle hongroise en reliant la représentation de l’esprit français aux valeurs humanistes universelles véhiculées par la littérature française. L’absence d’amalgame entre culture et politique, l’attitude distanciée et humaine des enseignants hongrois, dont certains avaient même souffert personnellement de la situation politique entre la France et la Hongrie, montrent que des choix individuels peuvent transcender les contingences politiques et les dérives méthodologiques.