Thèse soutenue

La Poursuite de l’impossible : l’ambivalence de l’utopie dans les romans de Michel Houellebecq

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Auteur / Autrice : Françoise Campbell
Direction : Dominique RabatéJacqueline Dutton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures françaises. Histoire et sémiologie du texte et de l'image
Date : Soutenance le 24/09/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec University of Melbourne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Lionel Ruffel
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Rabaté, Jacqueline Dutton, Lionel Ruffel, Douglas Morrey, Agathe Novak-Lechevalier
Rapporteurs / Rapporteuses : Lionel Ruffel, Douglas Morrey

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse examine les représentations utopiques dans l’œuvre littéraire de Michel Houellebecq. En se démarquant des précédentes interprétations qui ont classifié ses romans comme soit utopiques, soit dystopiques, soit anti-utopiques, elle explore comment une approche par l’ambivalence permet de réévaluer ces textes en accord avec les nouvelles tendances critiques du genre utopique. De cette manière, cette thèse démontre qu’au-delà de la figuration du déclin de la civilisation occidentale pour laquelle ces textes sont connus, la question-clé soulevée dans ces récits s’avère être l’imagination de moyens pour s’échapper de notre monde.En se focalisant sur l’étude de sept textes écrits par Houellebecq, comptant six romans et une nouvelle, cette thèse analyse le rôle de l’ambivalence à travers quatre aspects de la représentation utopique : l’espace, la rhétorique, l’idéologie, et la forme. Pour ce faire, elle s’appuie sur les études critiques des théoriciens Louis Marin, Fredric Jameson, Ernst Bloch et Tom Moylan, dont les études procurent une base méthodologique pour identifier et interpréter l’ambivalence utopique du corpus. Par cette analyse, cette thèse révèle un cadre qui permet de relire l’utopie houellebecquienne comme une réflexion critique sur le désir et l’imagination utopique. En outre, elle approfondit l’interprétation des romans de Houellebecq en tant que produits littéraires et sociaux complexes, pluriels et dynamiques.Ainsi, cette thèse soutient que les romans de Houellebecq sont des représentations d’un utopisme ambivalent. En proposant une lecture des romans de Houellebecq qui ne se limite pas nécessairement à l’anti-utopisme et le désespoir, cette étude offre une démonstration exhaustive de la complexité par laquelle Houellebecq met en scène la possibilité et l’impossibilité du désir utopique de notre époque. De cette façon, elle démontre comment, en poursuivant l’impossible, l’écriture de Houellebecq offre une extension de la fonction critique propre à l’utopie, amenant le lecteur face aux limites de sa propre imagination tout en exprimant le désir persistant de sa poursuite.