Thèse soutenue

La machine à (dé)représenter ˸ pour une théorie systémique de la scénographie

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Auteur / Autrice : Céline-Marie Hervé
Direction : Catherine Naugrette-Christophe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance le 23/10/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Institut de recherches en études théâtrales (Paris)
Jury : Président / Présidente : Arnaud Rykner
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Naugrette-Christophe, Arnaud Rykner, Pierre-Damien Huyghe, Catherine Chomarat, Véronique Lemaire

Résumé

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Depuis la fin des années 1960, la scénographie suscite un intérêt croissant, surtout au théâtre mais aussi dans les autres arts, dans l'exposition, au cinéma, ou encore dans les meetings politiques, etc. En France, le nombre de thèses touchant au sujet a augmenté considérablement depuis 1985, pour atteindre le chiffre de 182 début 2017. Or, sa définition reste pour le moins floue et suscite des débats et des positionnements forts, voire radicaux, surtout quant à sa dépendance au théâtre et à sa qualité d'espace. Il s’avère alors d'un grand intérêt de proposer une approche théorique et scientifique pertinente de la scénographie contemporaine, afin de lui donner une définition claire qui pourrait servir de matériau commun aux théoriciens comme aux praticiens ou encore aux étudiants.La démarche de cette recherche relie l'élaboration d'une théorie systémique de la scénographie, dans un premier temps, avec son itinéraire historique depuis la Grèce antique enrichie de nouvelles traductions des textes de référence, dans un second temps. Elle intègre aussi, comme cas d'expérimentation de la théorie dans un troisième temps, l'analyse d'un corpus particulier qui retrace le mouvement de «déreprésentation» du Courant 0 au XXe siècle. Elle termine enfin son parcours, dans un quatrième temps, avec l'approfondissement des véritables enjeux humains de la théorie à travers le prisme de l'émotion. Un quatrième temps d'expérimentation « en laboratoire », analyse une production pratique. L'approfondissement du rapport humain ménagé par la machine dans l'investissement émotionnel de l'être humain récepteur, rend compte d'une place fondamentale laissée à autrui. Elle termine enfin son parcours, par l'observation de capacités particulières de la machine (attribution d'intégrité et médiation) à travers l'étude d'applications spécifiques (marionnette et exposition). Avec la récurrence de la notion de représentation, c'est la machine à représenter qui se découvre. Elle déborde de loin l'idée d'espace pour se définir comme création et maniement de représentations, d'images et d'imaginaires. Ce qu'on pourrait aussi appeler conception de mise en situation d'image, repose sur une gradation du rapport entre image, usage, support et expérience. Elle crée et structure une idée de rapport. Elle se pose ainsi comme média en conditionnant la relation de l'humain au monde de part son rapport et sa représentation à travers l'émotion.