Thèse soutenue

Production, vie matérielle, éternité : enquête sur les modalités théologico-politiques du nihilisme contemporain et sur la possibilité d'un monde

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Auteur / Autrice : Stephane Nallis
Direction : Emmanuel Barot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 28/09/2018
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Équipe de recherche sur les rationalités philosophiques et les savoirs (Toulouse ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Guillaume Sibertin-Blanc
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Barot, Franck Fischbach, Stéphane Haber
Rapporteurs / Rapporteuses : Franck Fischbach, Stéphane Haber

Mots clés

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Résumé

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Partant du constat que l’homme est ce vivant qui a à créer son propre milieu de vie, nous nous interrogeons ici sur ce que le rapport (sémiotique) des hommes à leur environnement présuppose comme rapport (symbolique) des hommes entre eux. Plus précisément, nous cherchons à cerner comment la technoscience façonne un milieu adéquat à la perpétuation des rapports sociaux capitalistes, en particulier en ce qui concerne sa dimension temporelle. Comme le soutenait la Théorie critique, les progrès de la rationalité s’accomplissent paradoxalement dans une parfaite mystification de la logique sociale qui nous domine. Cependant, selon nous, il s’agit moins d’une conséquence du développement dans l’histoire de l’abstraction scientifique que d’une manière sociale-historique de constituer objectivement un certain rapport au temps. Aussi nous étudions sous cet aspect les effets réels de l’abstraction, c’est-à-dire les effets fétichistes et mutilants d’une violence sociale qui se présente à nous sous l’allure d’un destin. La norme inscrite dans le fait nous pousse ainsi à devenir conforme à ce que le « décret divin » a prévu pour nous. La valeur de l’existence de chacun se mesure alors au seul impératif de valorisation infinie du capital inscrit dans l’ordre même des choses, et où renoncer à être devient la condition pour avoir un monde. Notre liberté de sujet autonome a donc pour condition cette domination indirecte qui met en jeu rien moins que notre possibilité d’être. Aussi, faire être ceux qui du point de vue d’un tel monde ne sont rien implique la possibilité de rompre un tel destin et d’envisager la justice dans son rapport à ce temps désajusté, désormais en crise, et hanté du spectre de ceux qui refusent de renoncer.