Hercule à la croisée des chemins ou le “héros perplexe”. (Re)configurations discursives et genrées de l’apologue de Prodicos dans les cultures européennes, de l’Antiquité aux débuts du XIXe siècle (domaines allemand, anglais, français, italien)
Auteur / Autrice : | Marie-Pierre Harder |
Direction : | Véronique Gély |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 02/02/2018 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Anne Tomiche |
Examinateurs / Examinatrices : Gary Ferguson, Ute Heidmann, Clotilde Thouret, Lise Wajeman |
Mots clés
Résumé
Au croisement des études culturelles, de la comparaison différentielle et des études genre et queer, cette thèse propose une analyse mythopoétique des (re)configurations discursives et genrées du mythe d’Hercule à la croisée des chemins dans les cultures européennes, de l’Antiquité aux débuts du XIXe siècle, dans les domaines allemand, anglais, français et italien. La thèse commence par une relecture critique des interprétations humanistes du mythe, qui font du héros hésitant entre le vice (ou le plaisir) et la vertu le paradigme universel et désincarné d’un sujet moral. Grâce aux apports des études sur les masculinités, la deuxième partie procède à une recontextualisation et à une historicisation genrées des réécritures du choix herculéen. Étudiant successivement les reconfigurations du mythe dans la pédagogie humaniste, ses réinvestissements dans des textes épiques sur la longue durée européenne, ses reprises dans des pièces et poèmes didactiques du XVIIIe siècle, puis sa réélaboration dans les romans de formation, qui émergent au tournant des XVIIIe-XIXe siècles européens comme formes privilégiées de mise en récit d’un devenir-masculin hégémonique, la présente étude avance que ce mythe constitue une puissante « technologie de genre » (Teresa de Lauretis), à travers laquelle s’est engendrée, selon des modalités (con)textuelles variées, la figure d’un sujet libéral, masculin, blanc et straight, érigé en mythe fondateur de la modernité européenne (et de sa raison discriminante). Une dernière partie propose dès lors une relecture queer du mythe, en explorant plusieurs réécritures qui troublent la binarité du choix à la croisée des chemins pour mieux désorienter son héros.