Efficacité et expérience utilisateur de guidages visuels, auditifs et haptiques pour les piétons âgés
Auteur / Autrice : | Angélique Montuwy |
Direction : | Béatrice Cahour, Aurélie Dommes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 19/10/2018 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Saclay (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut interdisciplinaire de l'innovation (Paris ; 2012-....) |
établissement opérateur d'inscription : Télécom Paris (Palaiseau, Essonne ; 1878-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Jérôme Dinet |
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Dinet, Samuel Huron | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Gyselinck, Françoise Darses |
Mots clés
Résumé
Alors que la population mondiale vieillit et vit de plus en plus en zone urbaine, maintenir les capacités de mobilité piétonne des personnes âgées en ville est un enjeu majeur pour leur santé et leur autonomie. La marche est, en effet, un des modes principaux de déplacement des personnes âgées en ville. Cependant, les déclins perceptifs, cognitifs et moteurs liés à l'avancée en âge peuvent affecter considérablement cette activité quotidienne.La navigation piétonne, qui consiste à aller d'un point A à un point B, peut être particulièrement affectée par l’avancée en âge. Il s’agit d’un processus complexe, sollicitant de nombreuses fonctions perceptives et cognitives, afin de percevoir, analyser et intégrer un grand nombre d’informations pour se déplacer. Si les personnes âgées recourent le plus souvent aux cartes papier pour s’aider dans cette activité de navigation, ces supports sont peu adaptés, car ils mobilisent des informations allocentrées (en vue du dessus) difficiles à interpréter par les personnes âgées, et font fortement appel à l’attention visuelle, qui est nécessaire par ailleurs pour naviguer en toute sécurité.Des aides à la navigation technologiques (type GPS) pourraient permettre de lever certaines difficultés de mobilité avec l’âge, en fournissant des informations de guidage à travers plusieurs canaux sensoriels, et ce afin de limiter le partage attentionnel. Ces aides devraient également proposer une expérience utilisateur positive, afin de faciliter leur acceptation par une population âgée pas toujours à l’aise avec les technologies.Cette thèse en psychologie ergonomique s’intéresse à l’efficacité et à l’expérience utilisateur de plusieurs aides à la navigation technologiques mobilisant des instructions pas-à-pas égocentrées (en vue à la première personne) à travers les sens visuel, auditif et haptique pour la navigation piétonne des personnes âgées. Après avoir questionné les pratiques de mobilité piétonne et les différences existant entre personnes actives et retraitées (étude 1), nous avons comparé, lors d’une étude en environnement virtuel (étude 2), différentes instructions de guidage pas-à-pas faisant appel aux sens visuel (flèches incrustées sur simulateur), auditif (sons spatialisés par casque à conduction osseuse) et haptique (montre vibrante au poignet droit), ainsi que l’utilisation d’une carte papier. Nous avons pu mettre en valeur que des difficultés de navigation observées chez les participants âgés avec la carte pouvaient être compensées par le recours à un guidage par flèches visuelles ou sons spatialisés. Nous avons poursuivi ce travail par une étude en environnement naturel urbain (étude 3) au cours de laquelle des participants âgés ont été invités à parcourir des itinéraires avec leur aide habituelle (carte), un guidage visuel par flèches projetées sur des lunettes de réalité augmentée, un guidage auditif par sons spatialisés grâce à un casque à conduction osseuse, et un guidage vibro-visuel proposant flèches et vibrations par le biais d’une montre connectée. Les résultats obtenus par des observables et des entretiens indiquent que les lunettes de réalité augmentée paraissent cette fois-ci, en contexte naturel, et au contraire de l’étude 2 sur simulateur, moins adaptées que le casque à conduction osseuse et que la montre connectée, ces deux derniers dispositifs montrant des résultats très positifs. La perceptibilité des instructions, leur interprétation en contexte de navigation, et le confort des participants sont grandement dépendants du dispositif technique utilisé.Dans une dernière étude, nous avons investigué les facteurs susceptibles de favoriser l’acceptabilité d’aides à la navigation qui ne sont pas disponibles sur le marché mais pourraient exister demain (ex. lentilles de réalité augmentée, vêtements vibrants, etc.). Nous proposons, en conclusion, plusieurs recommandations utiles à la conception d’aides à la navigation adaptées aux besoins et aux attentes des piétons âgés.