Un motif eschatologique dans la philosophie contemporaine française : l'eschatologie du présent chez Levinas et Derrida
Auteur / Autrice : | Alice de Rochechouart |
Direction : | Vincent Delecroix |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie, textes et savoirs |
Date : | Soutenance le 01/12/2018 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (Paris) |
Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Büttgen |
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Delecroix, Philippe Büttgen, Jacob Rogozinski, Marc Crépon, Danielle Cohen-Levinas | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacob Rogozinski, Kevin John Hart |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La notion d'eschatologie est originellement théologique : elle est pourtant réinvestie par la philosophie contemporaine chez Heidegger, puis par la philosophie française chez Levinas et Derrida. Quelles sont ainsi les conditions de possibilité, la spécificité philosophique et l'opérativité spéculative de ce réinvestissement ? L'étude généalogique de l'eschatologie, chez Kant, Hegel, Nietzsche et Heidegger, révèle que l'eschatologie ne peut être mobilisée en philosophie qu’à condition d’être préalablement dissociée de la téléologie, de la théologie et de l'ontologie. Elle est alors convoquée chez Levinas et Derrida en dialogue avec le messianisme et la phénoménologie pour former un motif original, aussi bien élément constituant que moteur philosophique. L’eschatologie lévinasso-derridienne devient un schème éthique, sans contenu ontique et radicalement anti-ontologique, qui consiste à interrompre le présent et la présence : une eschatologie du présent. L’eschatologie du présent constitue ainsi une triple problématisation de la limite : elle éclate les limites entre les circonscriptions disciplinaires (théologie et philosophie) ; marque la limite (c'est-à-dire la défaillance) du logos ; et brise la limite (l'horizon) de l'histoire pour proposer une pensée éthique de l'événement.